VIE NOUVELLE

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L'Antichrist par Ben-Ezra (Tous les chapitres)

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  Par Ben-Ezra

 

 

 

 

 

 TABLE DES MATIÈRES

 

 

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L'Antichrist n'est pas un individu


Conception nouvelle de l'Antichrist 


L'Antichrist dans l'Apocalypse

Vraie notion scripturaire de l'Antichrist

La "Bête" aux deux cornes


La marque et le nombre de la "Bête"

La femme assise sur la "Bête"


L'Homme de péché

 

 

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L'ANTICHRIST

 

n'est pas un individu, mais autre chose d'infiniment différent et d'incommensurablement plus grand !

   

  

Ce que l'on a toujours cru et dit de lui jusqu'à présent ne se base pas sur l'Ecriture, 

mais repose sur des réflexions purement humaines.

 

 

 

Non seulement il paraît à propos, mais il est absolument nécessaire, de nous faire de l'Antichrist la notion la plus claire, la plus juste, la plus vraie possible. Sinon, il est à craindre que cet Antichrist vienne dans le monde, qu'il soit vu, qu'il soit entendu de tous, que l'on accepte sa loi ou sa doctrine, que l'on s'extasie devant son œuvre prodigieuse, et tout cela sans l'avoir reconnu, sans avoir eu même le moindre soupçon de sa présence.

Parlant des temps où nous sommes, saint Paul dit que ce seront des temps dangereux, où ceux qui auront repoussé la vérité seront châtiés : Dieu les abandonnera aux puissances du mensonge (2 Thess. II, 11). Et Jésus-Christ nous avertit que le danger sera si grand, la séduction
 si subtile, que si ces jours n'étaient pas abrégés, aucune créature humaine n'échapperait (S. Matthieu XXIV, 22).   

Maintenant, serait-il vraisemblable, serait-il croyable, mon ami, que le monde entier pût tomber dans cette embûche, dans cette universelle séduction, s'il eût eu des idées claires, des informations certaines sur l'Antichrist ?
 Vous paraît-il admissible qu'instruit, vraiment, sur la nature de l'Antichrist, le monde entier pût délibérément se soumettre à son odieuse domination ?     

J'affirme, quant à moi, que je ne le comprends pas, que je le considère comme tout à fait inconcevable. Or, les Écritures, positivement, disent qu'aux jours de l'Antichrist la perdition de l'immensité des chrétiens [des chrétiens de nom s'entend, c-à-d
 
les apostats] sera consommée. Le Seigneur est affirmatif. Le monde chrétien[apostat] méritera assurément ce châtiment terrible comme conséquence de sa malice et de son iniquité.

 

 

Mais l'une des raisons immédiates de cette perdition proviendra de son ignorance au sujet de cet Antichrist, du manque de notions vraies sur ce mystérieux personnage.

 

 

Il serait donc plus qu'opportun, il serait urgent, de s'efforcer d'acquérir ces notions puisque, grâce à elles, nous pourrons le reconnaître en toute certitude, le démasquer, avertir d'autres âmes et les arracher ainsi à la perdition. (S. Jude, v. 23.) Les notions courantes actuelles sur l'Antichrist se trouvent dispersées ça et là parmi les ouvrages des commentateurs de l'Écriture. De savants auteurs ont écrit spécialement sur ce sujet, notamment Thomas Malvenda, Léonard Lesio, Augustin Calmet, et tant d'autres. On trouve concentré chez ces trois auteurs tout ce qui a été dit sur l'Antichrist, et il semble que le sujet soit épuisé.       

Voici donc tout ce que l'on a dit sur l'Antichrist :      

L'Antichrist est représenté comme un roi très puissant, doublé d'un impudent séducteur, qui courbera sous son pouvoir, avec une prodigieuse habileté, tous les peuples de la terre, exigeant d'eux, entre autres tributs, l'adoration, comme à Dieu même. On assure qu'il doit être d'origine juive. On précise : de la tribu de Dan.       

Certains docteurs semblent croire qu'il n'a pas de père naturel, comme le Christ, mais seulement une mère, avec la différence que la mère de l'Antichrist sera la plus impure des femmes. De même que la mère du Christ conçut par l'opération du Saint-Esprit, de même la mère de l'Antichrist concevra par l'œuvre de Satan. D'après eux, c'est très possible.

On dit encore qu'il naîtra à Babylone et que cette ville sera le berceau de sa prodigieuse destinée. C'est là que l'Antichrist se donnera pour le Messie, qu'il commencera à opérer de telles merveilles, que les Juifs de toutes les parties du monde voleront vers lui, se joindront à lui.
 (Note : Babylone est une ville antique de Mésopotamie située sur l'Euphrate dans ce qui est aujourd'hui l'Irak, à environ 100 km au sud de l'actuelle Bagdad, près de la ville moderne de Hilla. Cette région, anciennement nommée Babylone, n’est plus aujourd’hui qu’un tas de ruine ! On ne verra donc pas cette ville renaître de ses cendres et devenir le berceau de la prodigieuse destinée d'un quelconque Antichrist ! Ben-Ezra a encore raison de nous faire remarquer que toutes ces théories sur l’Antichrist, et bien d’autres, sortent bien de l’imagination des hommes et non de l’Écriture sainte.) 

Alors, il passera à la conquête de la Palestine. Les douze tribus, rétablies sur la terre de leurs pères, rebâtiront Jérusalem, qui doit être la capitale de son empire universel. Après Jérusalem, l'Antichrist conquerra facilement le reste de la terre. Ce misérable, ayant soumis la terre entière, ne se déclarera pas satisfait. Il concevra l'idée impie et sacrilège de se faire Dieu, le Dieu unique de toute la terre ; pour aboutir à ce résultat, il abolira l'exercice de toutes les autres religions, notoirement l'exercice du culte chrétien.       

Alors, commencera la plus terrible des persécutions contre l'Église du Christ, persécution qui durera trois ans et demi.
 En ce temps, on reverra Énoch et Elie, réservés par la Providence pour résister à l'Antichrist et endiguer en quelque sorte ce torrent d'iniquités. On s'appuie pour cela sur ce qui est rapporté au chap. XI de l'Apocalypse (nous verrons ailleurs si dans ce passage on parle d'Enoch et d'Elie, ou bien d'autres choses très différentes). Viendra ensuite la mort de l'Antichrist, que certains racontent d'une manière, les autres d'une autre, comme si l'événement s'était déjà accompli. L'Église et le monde entier commenceront alors à respirer. Une paix parfaite succédera, dans la joie universelle.       

Dans ce temps, surviendra la conversion des Juifs, selon l'opinion unanime des interprètes catholiques qui ne trouvent, qui ne peuvent trouver, dans leur système, d'autre époque pour placer cet événement si clairement annoncé par l'Écriture.
 Et alors, disent-ils, s'achèvera la prédication de l'Évangile dans le monde entier, et le Seigneur viendra juger le monde à son heure.

 

 

Telle est en abrégé, d'après les meilleurs interprètes, 
toute l'histoire du futur Antichrist !

 

 
On a là, condensées, toutes les notions que nous avons sur ce grand personnage. Approfondir ces idées nous semblerait pour le moins un travail perdu, vu que presque toutes n'ont d'autre fondement que l'imagination féconde de leurs auteurs. Nous n'en retiendrons que la principale, celle qui peut avoir donné naissance aux autres : la monarchie universelle de l'Antichrist. [Encore une idée non fondée qui ne se trouve pas dans la sainte Écriture, mais sort de l’imagination de ces auteurs].
 Ces points sont traités de la façon que l'on vient de voir par la plupart des docteurs qui se sont occupés de l'Antichrist.        

Nous ne ferons pas à tant de témoignages dignes, sans contredit, de tout respect, l'injure de les rejeter sans examen. Toutefois,
 ce sont des témoignages humains.

Mais, comme les choses futures appartiennent à Dieu seul, à sa toute-science, et en aucune façon à l'ingéniosité et à la science de l'homme, personne ne peut raisonnablement se plaindre ou s'étonner qu'en un débat de telle importance nous suspendions momentanément notre jugement, et nous nous sentions obligé de contrôler ces hypothèses par l'Écriture, nous souvenant qu'elle seule constitue l'autorité absolue, l'autorité émanant de Celui qui, seul, a la connaissance parfaite, le Saint-Esprit de Dieu, l'inspirateur de cette Parole.

 

 

A propos d'une soi-disant 
monarchie universelle de l'Antichrist

 

 

Maintenant, de tous ces dires, dont nous ne retiendrons que le principal, de toute leur substance, qui est le répondant ? De quelles archives, publiques ou secrètes, sont sorties ces étonnantes informations ? Certainement pas de l'Écriture. Et pourtant, je le répète, à quelle autre source peut-on puiser de ce qui rapporte à l'avenir ?    

Examinons donc ce que nous dit sur ce sujet l'Écriture.   

Deux passages sont communément invoqués pour prouver cette monarchie universelle de l'Antichrist.

Le premier de ces passages se trouve au chapitre VII de Daniel, non pas à l'endroit où nous est décrite la quatrième Bête, terrible et étonnante (parce qu'on veut que celle-ci soit l'Empire romain), mais là où il est parlé de l'une des cornes de cette Bête, la plus puissante de toutes et dont on annonce des prodiges.  

Mais, après avoir lu et bien pesé tout ce qui est dit de cette terrible corne, pas plus que nous ne trouvons de motif pour douter ou pour admettre que cette corne, ou ce roi, soit un Juif, ou un faux Messie,
 pas plus nous n'y voyons d'indication que la monarchie de ce roi soit universelle, ou ne le soit pas.    

Ce texte est entièrement muet sur ces points. La seule chose que nous trouvons c'est que cette puissance, ce roi, sera supérieur aux autres dix qui, comme lui, sont sur la tête de la Bête
 
[la quatrième], lui servant de cornes, ou d'armes, et qu'il humiliera trois de ces dix rois (on ne dit rien des sept autres), que, plein d'arrogance, il proférera des blasphèmes contre le Très-Haut, et qu'il opprimera les Saints du Très-Haut. Sa présomption sera telle qu'il formera le dessein de changer les temps et la loi, chose pour laquelle il s'accordera un certain délai. Tout cela peut arriver en Asie comme en Afrique, en Europe comme en Amérique, sans qu'il soit nécessaire de faire de ce roi un monarque universel. 

Au surplus, quelles preuves donne-t-on que l'Antichrist attendu soit représenté par cette corne qui pousse, croît et augmente en force sur la tète de la Bête, plutôt que par la Bête elle-même ? Mais de ceci nous parlerons plus tard. Le second passage allégué est le chap. XIII de l'Apocalypse. Là, il est bien en effet question de l'Antichrist, sous la métaphore d'une Bête ayant sept têtes et dix cornes. Et l'on dit, ici, que tout pouvoir sera donné à cette Bête sur tous peuples, tribus et langues, et que tous les habitants de la terre l'adoreront.       

Je crois fermement tout ce qu'annonce cette prophétie qui, dans son ensemble, me paraît très claire. Mais ce que je vois clairement aussi, ce sont deux équivoques qui appellent une explication. 

D'abord, le texte ne dit pas que le pouvoir sur tous peuples, tribus et langues sera donné à un homme déterminé, et c'est ce que l'on voudrait prouver. Il dit seulement que ce pouvoir sera donné [non pas à un personnage ou un quelconque Antichrist, mais]
 à la Bête  dont nous parlons. Or, par tous ses signes, cette Bête est infiniment loin de symboliser un roi, d'être l'identification d'une personne, une tête de monarchie.

Autre équivoque :     

Le texte ne dit pas que tous les habitants de la terre adoreront cette Bête d'une adoration formelle, comme Dieu. Il dit simplement qu'ils l'adoreront, lui rendront hommage. Nous n'insisterons pas ici sur ce point. Aussi bien, nous aurons l'occasion d'y revenir à propos de la « Bête » de l'Apocalypse.

En attendant, ce qui démontre encore que nous n'avons pas à nous arrêter à cette monarchie universelle, qui, nous le répétons, ne ressort pas de l'Écriture, c'est ce que nous dit cette même Écriture de la statue aux quatre métaux différents que nous avons examinée
 dans la première partie de cette étude.  

Or, là il est parlé seulement de quatre monarchies, ou célèbres empires, qui doivent se succéder sur la terre ; et, du dernier, il est dit qu'il subsistera au moment de la chute de la pierre, c'est-à-dire jusqu'à la seconde venue du Messie, comme nous l'avons prouvé.

S'il doit donc y avoir un autre empire que ces quatre premiers, et un empire bien plus important, n'est-il pas nécessaire que l’Écriture y fasse allusion ? En effet, un évènement d'une telle importance ne peut être passé sous silence par l’Écriture.

Il est dit, en outre, que la « pierre doit tomber directement sur les pieds de la grande statue,
 c'est-à-dire sur le quatrième et dernier royaume divisé, comme on sait, en de nombreuses parties [c-à-d en de nombreux pays indépendants comme c’est le cas actuel en Europe.] . Ce quatrième royaume devra donc être existant et dans son entier quand viendra le Seigneur, parce que, s'il en était autrement, la pierre frapperait au hasard, dans le vide, et la prophétie ne pourrait s'accomplir. On notera aussi qu'il est écrit de la pierre qu'elle tombera « au temps de ces rois » [au pluriel], et non pas au temps de ce roi [au singulier]. Ceci est extrêmement important : Daniel II, v. 44. Preuve s’il en est qu’il ne peut pas s’agir d’un monarque universel comme on voudrait nous le faire croire au sujet de l’Antichrist. Et si ce royaume est existant et dans son entier à la venue du Seigneur, où pourra bien régner l'Antichrist ?

On dit encore que tous les rois de la terre, sans pour cela abandonner le pouvoir, se soumettront à sa volonté, qu'ils lui seront assujettis, qu'ils le serviront de tout leur pouvoir. On invoque, pour cela, le chapitre XVII, v. 13, de l'Apocalypse où, parlant des dix rois, il est dit : « Ceux-ci auront un seul et même dessein, et ils mettront leur puissance et leur autorité au service
 de la Bête [et non pas au service d'un quelconque roi]». Il reste encore à trouver les raisons valables qui seraient la base fondamentale sur laquelle se bâtirait un édifice aussi majestueux qu'une monarchie universelle sur toutes tribus, peuples et langues.

 

 

Car, si l'Antichrist, dont nous sommes menacés, n'est pas un individu, mais autre chose d'infiniment différent, et d'incommensurablement plus grand, cette monarchie universelle s'en va en fumée, la future histoire de l'Antichrist devient un mythe. Le fantôme s'évanouit.



 

 

 

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Conception nouvelle
de l'Antichrist

 

Quel est le sens réel du mot Antichrist ?

 

 

 

Trois choses sont certaines, dont aucun chrétien ne peut douter : L'Antichrist est une réalité. Il doit se révéler, être ouvertement connu dans les derniers temps. Il doit causer beaucoup de mal sur la terre, faisant une guerre déclarée au Christ et au christianisme. Ces choses sont claires et clairement exposées dans l'Écriture. Mais c'est sur le sens du mot Antichrist qu'il s'agit de s'entendre. Que signifie-t-il de précis et de déterminé ?



Etymologiquement, Antichrist  veut dire : contre Christ. Mais encore, quelles sortes de maux doit-il causer ? Quels seront ses moyens d'action ?

Ces trois derniers points ne sont pas clairs comme les premiers. Aussi, les idées avancées à leur sujet par les docteurs sont aussi contradictoires qu'obscures et peu fondées.
 Toute cette confusion, toutes ces embarrassantes conjonctures ne proviendraient-elles pas du fait que l'on a, en toute bonne foi, admis pour vrais des principes faux 
?  

Et si toute cette confusion tenait au fait que l'on a conçu l'Antichrist comme étant une personne ? S'il était vraiment une personne, il ne paraît pas possible qu'après tant de recherches, tant de travail accompli par les docteurs les plus compétents, on soit si peu avancé.
 Mais si le principe est faux, la confusion n'a rien d'étonnant. Le plus habile des avocats est toujours embarrassé, il est même au-dessous de sa tâche, devant une mauvaise cause.

Ce principe donc, ou ce supposé principe, à savoir, que l'Antichrist est une personne, sur lequel se basent tous les docteurs que je connais, je l'accuse, moi, d'avoir embrouillé la question au point de rendre plus qu'obscures, impénétrables, les notions que nous donne l'Écriture sur la question.

 

 

Ce principe, ou supposé tel, aiguillant nos commentateurs sur une fausse voie, les a obligés à inventer, à construire de toutes pièces un échafaudage de détails et de circonstances qui ne se trouvent pas dans l'Écriture, mais qui ont pris la place de celles qui y sont.

 

 

Et c'est ainsi que l'on a fini, à force de chercher dans cette direction, par découvrir l'Antichrist, par le voir avec les yeux de la foi, là où il n'est certainement pas, au lieu de le voir là où certainement il se trouve.

Il n'est, au reste, pas un monarque dans l'Écriture ou dans l'histoire, célèbre par sa cruauté vis-à-vis du peuple de Dieu, où les commentateurs n'aient vu un type de l'Antichrist, soit prédit, soit figuré. Il est tout naturel qu'imbus de cette idée, les commentateurs trouvent obscurs les passages de l'Écriture où est décrit l'Antichrist, et qu'ils passent outre sans comprendre, sans soupçonner même leur véritable signification.

Nous avons donc passé en revue et examiné soigneusement toutes ces théories et sommes arrivés à la certitude qu'elles ne reposaient que sur de fausses hypothèses. Et comme la question intéresse le salut de multitudes d'âmes, non pas seulement dans la génération à venir, mais peut-être même dans la génération présente, qui songera à nous faire un grief de chercher à présenter un système rationnel rassemblant, en un tout concret, toutes les données de l'Écriture sur la question :
 L’Antichrist qui est-il ?

Tenant compte de tous les signes présentés par l'Écriture, aussi bien que d'autres que nous offre le recul du temps (et le temps est le meilleur interprète des prophéties), l'Antichrist, ou contre-Christ, dont l'apparition et la manifestation sont prédites pour l'époque qui précède immédiatement le retour du Seigneur, est un corps moral, [une collectivité] composé d'innombrables individus (comme l'Église du Christ sur la terre, qui est aussi un corps, le Corps mystique du Christ). Ces individus peuvent, à certains égards, se trouver très séparés les uns des autres, mais ils sont moralement unis et animés d'un même et implacable esprit de haine contre le Christianisme, contre l’Église (Corps du Christ sur la terre)  comme l’Écriture l’annonce pour la fin des temps : « Pourquoi ce tumulte parmi les nations, ces vaines pensées parmi les peuples ? Pourquoi les rois de la terre se soulèvent-ils et les princes se liguent-ils avec eux contre IHVH-Adonaï et contre son Christ ? » (Ps : 2, 1-2)

Lorsque ce corps moral, par l'adjonction d'un nombre suffisant d'individus, aura atteint son plein développement, quand il aura acquis la force voulue et les armes nécessaires, quand il se sera libéré de toute crainte et de toute contrainte, arrivé à cet état,
 ce corps sera le véritable et le seul Antichrist de l'Écriture.      

Avec toutes les armes dont il disposera, ce corps antichrétien fera, à l'Église, alors en pleine décadence [comme nous le constatons de nos jours :  voir article : l’APOSTASIE], aussi bien qu'au corps du Christ, le Véritable Christianisme, une guerre sans merci ; il lui causera les plus dures, les plus terribles pertes, et, s'il n'arrive pas à les exterminer, ce ne sera pas faute de l'avoir voulu et essayé, mais ce sera uniquement faute de temps ; ce ne sera, selon la parole du Seigneur, que parce que ces jours seront abrégés. En sorte que cet Antichrist, au moment même où il arrivera au terme de sa course, se trouvera être au commencement du « JOUR DU SEIGNEUR »  ; il sera face à face avec le Christ descendant du ciel dans sa puissance et sa gloire, dans cette majesté décrite de façon si terrifiante, et grandiose à la fois, dans l'Apocalypse, dans les écrits de saint Paul, dans les Évangiles et dans les prophètes, ainsi que nous allons le voir.      

Pour nous assurer de la valeur de ce système, ce n'est pas d'un regard distrait qu'il nous faut lire les passages de l'Écriture où il est question de l'Antichrist et de cette ultime tribulation, les passages, notamment, où le sujet est traité, non de façon accidentelle, mais systématique.    

Si, d'une part, tous ces passages, s'harmonisant et concordant bien, expliquent facilement, sans violence comme sans procédure artificieuse, l'Antichrist par un corps moral, et si, d'autre part, rien ne s'explique convenablement par un individu, nous pouvons conclure que notre but est atteint.

 

 


Définition de l'Antichrist

 

La première chose qui se saisit bien, si l'Antichrist est un corps moral [une collectivité], mais qui ne se comprend plus du tout si l'Antichrist est une personne, c'est la définition même de ce mot : Antichrist, sa définition biblique. Ce mot ne se trouve que deux ou trois fois dans tout le Livre sacré, et c'est dans les Épîtres de saint Jean, là, justement, où la définition s'en trouve donnée.  

Si nous demandons au disciple bien-aimé ce qu'est l'Antichrist, il nous répond par ces mots : « Tout esprit qui confesse Jésus-Christ, venu en chair, est de Dieu ; et tout esprit qui ne confesse pas ce Jésus n'est pas de Dieu, c'est celui de l'Antichrist dont on vous a annoncé la venue, et qui
 maintenant est déjà dans le monde. Vous, petits enfants, vous êtes de Dieu, et vous les avez vaincus, parce que Celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde. Eux, ils sont du monde; c’est pourquoi ils parlent d’après le monde, et le monde les écoute. » (1 Jean, chap. 4, v. 3-5) (Note : s’il s’agissait d’une personne il n’est pas possible que celle-ci soit déjà présente du temps de Jean et qu’elle soit également présente à la fin des temps ! Il s’agit donc d’un corps, d'un organisme, d'une collectivité antichrist qui a commencé son développement depuis les temps apostoliques, et non d’une personne).     

Peut-être trouverez-vous que j'use de quelque puérile équivoque, ou de sophisme, parce que je donne aux paroles de saint Jean le nom de la vraie définition de l'Antichrist, certain, comme vous l'êtes, que l'apôtre parle ici, non de la personne, mais de
 l'esprit de l'Antichrist. Mais si vous étudiez ce texte avec plus d'attention, comme aussi l'explication que je vais en donner, peut-être découvrirez-vous bien un sophisme, mais ce sophisme apparaîtra sous un jour que vous ne prévoyez pas.

L'apôtre dit ici à tous les chrétiens deux choses claires :

La première, c'est que l'Antichrist est tout esprit qui se détache (ou sépare) de Jésus. Cette expression est assurément toute particulière. Elle est d'autant plus digne d'une attention spéciale. Le détachement (ou la séparation) de Jésus, selon la propre et naturelle signification du mot, veut dire l'apostasie vraie et formelle de la religion chrétienne jusque-là professée, non pas simplement une apostasie passive, mais une apostasie agissante et déclarée.


En d'autres termes, ce sera l'enseignement de doctrines blasphématoires reniant la Messianité et la Divinité de Jésus-Christ. L'apôtre
 Paul déclare que dans les derniers temps beaucoup abandonneront la foi. On finira par haïr la Vérité chrétienne dans son ensemble. Ce sera l’apostasie totale où l’on rejettera tout ce qui est de Dieu le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Ce sera l’apostasie. La Divinité de Jésus-Christ, le Fils Unique de Dieu, sera reniée en milieu chrétien ! L’épître de Jude donne un tableau saisissant de cette Chrétienté apostate : « Car il s’est glissé parmi vous certains hommes, dont la condamnation est écrite depuis longtemps, des impies, qui changent la grâce de notre Dieu en dissolution, et qui renient notre seul maître et Seigneur Jésus-Christ… Souvenez-vous des choses annoncées d’avance par les apôtres de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Ils vous disaient qu’à la fin des temps il y aurait des moqueurs, marchant selon leurs convoitises impies ; ce sont ceux qui provoquent des divisions, hommes sensuels, n’ayant pas l’Esprit. » (Jude 1, 4 & 17-19)      

Tout ceci est parfaitement compréhensible. Tous les chrétiens appartenant, soit au vrai, soit au faux christianisme, sont, d’une manière ou d’une autre, unis au Christ et le Christ est uni à eux, la liaison de deux choses étant nécessairement mutuelle.
 Cette liaison n'est autre, pour parler d'une façon générale, que la foi en Jésus, qui agit à la façon d'une corde solide. En fait, il en est ainsi lorsque la foi est accompagnée de l'espérance et de l'amour.       

Mais cette foi, qu'elle soit forte, comme celle d'un bon chrétien, qu'elle soit faible, comme celle d'un hérétique, n'en constitue pas moins un lien véritable qui, de toute façon, rattache à Jésus, établissant entre Lui et le croyant une certaine relation, une certaine union, dont la résistance dépend de la solidité de cette foi.     

Maintenant donc, détruire ce lien, renier le Fils de Dieu fait homme, le Messie des Écritures, abandonner toute croyance, aller même jusqu'à s'en moquer, à avoir honte du nom de chrétien, c'est là, proprement, apostasier.
 Et l'apostasie de la religion chrétienne, l'Écriture l'a annoncée pour les derniers temps en termes parfaitement clairs ! (Voir S. Luc, chap. XVIII, 8 ; chap. XVII, 25-31 ; 2 Tim. III, 1-8 ; et tant d'autres passages).Quand elle sera presque universelle, devenant une guerre déclarée contre le Christ, lorsque, non contents d'être détachés (séparés) eux-mêmes de Jésus-Christ, beaucoup mettront toutes leurs forces à essayer d'en détacher d'autres, ce sera, alors, nous dit saint Jean, le véritable Antichrist. 

Or, l'Antichrist, dit encore saint Jean, était déjà dans le monde, de son temps : « Mes petits enfants, c'est la dernière heure. Comme vous avez appris que l'Antichrist doit venir, aussi y a-t-il maintenant plusieurs Antichrists : par là nous connaissons que c'est la dernière heure. » (1 S. Jean II, 18). Déjà de son temps, plusieurs apostasiaient la foi chrétienne, reniaient Jésus-Christ, devenaient ensuite ses plus grands, ses plus implacables ennemis. A ceux-là, l'apôtre donne le nom d'Antichrists, et afin que personne ne pense qu'il veut parler ici des Juifs ou des païens, lesquels, à cette époque, persécutaient Jésus et son corps mystique, il ajoute un peu plus loin : « Par là, nous connaissons que c'est la dernière heure. Ils sont sortis du milieu de nous, mais ils n'étaient pas des nôtres ; car s'ils eussent été des nôtres, ils seraient demeurés avec nous ; mais ils sont sortis afin qu'il soit manifeste que tous ne sont pas des nôtres. » Parlant de l'apostasie des temps de la fin, saint Paul dit en substance la même chose, à savoir que, déjà de son temps, le mystère d'iniquité avait commencé (2 Thess. II, 7).       

 

De cette définition de l'Antichrist, la plus claire, la plus formelle, que l'on trouve dans l'Écriture, il résulte que l'on peut légitimement tirer cette conséquence que l'Antichrist annoncé ne peut pas être un homme, un individu, mais un corps moral qui commença à se former dès l'époque des apôtres, parallèlement au Corps mystique du Christ, se développant à travers les siècles ; qu'il existe actuellement, bien grandi et robuste, et qu'enfin il se montrera dans le monde, arrivé à son plein épanouissement, quand sera parachevé le mystère d'iniquité.

 


L'examen que nous allons faire des autres données de l'Écriture sur l'Antichrist dont nous sommes menacés, fera ressortir son action dans le monde et son véritable caractère.

 

 

 

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L'Antichrist dans l'Apocalypse

 

 

 

Si nous lisons toute l'Écriture dans l'intention bien arrêtée d'y chercher l'Antichrist et de comprendre ce grand mystère, je suis intimement persuadé que nous ne trouverons sur lui nulle part autant que dans l'Apocalypse, dernier livre de l'Écriture, des notions claires et détaillées. Ce livre divin, l'Apocalypse, — que d'autres en pensent ce qu'ils veulent, — est la plus admirable des prophéties. Elle a manifestement pour objet les temps consécutifs à la venue du Seigneur. Elle prédit tous les principaux événements qui doivent immédiatement précéder, et suivre, celle-ci. On y trouve une description grandiose de l'apparition de Jésus-Christ en majesté et en gloire. On y trouve, enfin, annoncés, les événements qui accompagneront et suivront cette venue.      

Le titre du livre indique bien son objet, son but déterminé : Révélation de Jésus-Christ. Ce titre, jusqu'à maintenant, n'a été pris que dans un sens passif, comme s'il voulait dire une révélation que le Christ aurait faite à quelqu'un et relative à des faits cachés et à venir.       

Mais j'ai beau lire et relire ces paroles, les relire également dans les épîtres de saint Paul et de saint Pierre, jamais je ne leur trouve un sens passif. Bien au contraire. Une fois, une seule fois, saint Paul, à propos d'une certaine chose, dit qu'il reçut par révélation de Jésus-Christ l'Évangile qu'il prêchait (Galates I, 12).
 Mais, en dehors de ceci, l'expression : Révélation de Jésus-Christ, signifie toujours : 

 

La manifestation, la Venue du Seigneur

que nous attendons.

 

 

Tous les commentateurs, au reste, sont d'accord que le livre de l’Apocalypse vise, dans sa plus grande partie, LA VENUE DU MESSIE EN GLOIRE ET MAJESTÉ.  Ce sujet, il ne leur est du reste pas possible de ne pas l'admettre. S'ils ne l'admettent pas pour la totalité du livre, c'est que leurs principes s'y opposent. Ils se sont donc efforcés d'arriver par un chemin ou par un autre, à faire cadrer une bonne part de ces prophéties avec l'histoire de l'Église. Le résultat a d'ailleurs été insignifiant. Il a plutôt apporté la preuve décisive que ce livre, en réalité, n'avait rien de commun avec ce que l'on y a cherché, ou ce que l'on prétend y avoir trouvé.

La meilleure démonstration qu'une prophétie est vraie, c'est le fait qu'elle s'accomplit.
 Elle n'a besoin, pour s'imposer, ni d'ingénieux efforts, ni de discours alambiqués. L'accomplissement suffit. Confronté avec la prophétie, l'événement persuade avec clarté que celle-ci parlait de lui et le désignait bien. 

Se référant à certains événements importants, survenus dans le monde depuis que l'Apocalypse a été écrite, les commentateurs montrent les passages du livre où ils les voient annoncés. Mais, après un examen attentif de ces passages et de leur contexte, après une comparaison minutieuse avec les événements qu'ils ont la prétention d'annoncer, franchement, on doit convenir qu'il n'y a entre eux pas même le plus lointain rapport, malgré les prodiges d'habileté tentés pour les rapprocher, les identifier. Aucune superposition n'est possible.

Il n'est donc pas seulement probable, il est certain, que l'Apocalypse, à l'exception des trois premiers chapitres, est la plus merveilleuse des prophéties consacrées à l'apparition et à l'avènement du Seigneur.
 Les mots par lesquels elle commence, de même que la salutation qui les suit, confirment pleinement cette déclaration : « Voici, il vient sur les nuées du ciel, et tous les yeux le verront. »  

Ce point important réglé, revenons à l'Antichrist.    

Du moment où cette prophétie a pour premier objet et pour thème principal la venue du Christ en gloire et en majesté, on peut s'attendre à ce que tout ce qui concerne cette question y soit exposé et expliqué avec une admirable science et une sagesse toute divine. Et point n'est besoin, en la lisant, d'une intelligence exceptionnelle pour y relever de très fréquentes et de très vivantes allusions à toute l'Écriture, aux livres de Moïse, par exemple, et spécialement l'Exode, au livre de Josué, des Juges, aux Psaumes, aux livres des Prophètes, particulièrement ceux d'Isaïe, de Jérémie, d'Ézéchiel, de Daniel, auxquels l'Apocalypse emprunte non seulement leurs mystères, mais même leurs expressions, souvent leurs mots.

Le châtiment de l'Antichrist devant être, comme tout le monde l'admet, l'un des principaux événements précédant la venue du Christ, on peut s'attendre à trouver dans l'Apocalypse la somme de tous les enseignements et de toutes les prédictions de l'Écriture à ce sujet.

C'est en effet le cas.         

Toutes les allusions à l'Antichrist, éparpillées au cours des pages du Saint Livre, sont, ici, rapportées et groupées, formant un même tableau ; elles s'ordonnent, elles s'expliquent, elles s'éclairent, par d'autres prophéties plus spéciales, et qui ne se trouvent pas ailleurs. Cherchons donc l'Antichrist dans l'Apocalypse.       

En fait, les commentateurs sont unanimes à reconnaître l'Antichrist dans l'effrayante « Bête » aux sept têtes et aux dix cornes, dont une partie de la description se trouve au chapitre XIII, et, à la fin, au chapitre XIX du livre de saint Jean.
      



Mais, cette « Bête », avec toutes les particularités qu'on en rapporte, 
comment peut-on imaginer qu'elle puisse représenter une personne ?




Vous pouvez consulter les docteurs les plus savants, les plus ingénieux, qui ont expliqué l'Apocalypse, c'est chez eux que vous constaterez l'absolue impossibilité d'une telle solution.
 Oui, toute leur habileté, leur incontestable science, ne font que souligner l'illogisme, l'incohérence, l'obscurité, d'un pareil point de vue.  

D'abord, ils prétendent, mais sans entrer dans les détails, que cette « Bête » n'est autre que l'Antichrist, dont les efforts et dont le règne sont dépeints et prédits par cette terrible image.
 Mais, comme dans leur système cet Antichrist ne peut être qu'un individu, ils sont obligés de l'affubler de sept têtes et d'expliquer ce que sont ces sept têtes.

Ils ont à l'agrémenter de sept cornes, toutes couronnées, et à expliquer ce que sont ces cornes, et aussi d'autres particularités de la « Bête ». L'embarras de ces explications augmente encore si, considérant attentivement, et dans son ensemble, la « Bête » de l'Apocalypse, nous demandons que l'on nous montre en elle, avec clarté, la personne même de l'Antichrist. C'est la Bête elle-même, nous disent les uns. Les sept têtes, nous disent les autres, sont sept rois vassaux que l'Antichrist a vaincus et humiliés. Mais, la personne même de l'Antichrist, insiste-t-on, quelle peut-elle être ? Ou bien c'est le tronc seulement du corps de la Bête, sans aucune tête (ce qui ne peut être appelé « Bête » sans une totale impropriété d'expression), ou bien il manque ici une autre tête plus élevée que les autres et les dominant.  

La gêne des docteurs augmente ; leurs efforts pour dissimuler leur confusion redoublent ; aussi, n'hésitent-ils pas à se contredire en disant que l'une des sept têtes est la personne même de l'Antichrist.  

Très bien...
 Mais on vient de nous dire que ces sept têtes sont les sept rois qu'il a vaincus... En sorte que l'Antichrist serait à la fois les sept rois soumis à l'Antichrist, et l'un de ces sept... En même temps qu'ils sont sept, ces rois ne sont que six. Inextricable problème dont la solution relève de la plus haute mathématique !    

Vraiment, sous quelque angle que soit examinée cette explication, elle est inintelligible. D'une part, la « Bête » aux sept têtes et aux dix cornes est l'Antichrist ; d'autre part, l'Antichrist n'est que l'une des têtes de cette « Bête ». D'autre part, les sept têtes sont sept rois subjugués par l'Antichrist ; d'autre part, l'Antichrist lui-même est l'un de ces sept rois.

D'une part, les dix cornes sont dix rois couronnés qui servent l'Antichrist ; d'autre part, on n'en trouve plus que sept après que l'Antichrist a fait mourir trois d'entre eux qui lui refuseraient, en tant que cornes, l'obéissance (Corne en  langage symbolique signifie puissance, autorité). 

 

Que de contradictions, que de confusion, que d'obscurité ! La raison ? La raison ne peut évidemment provenir que de la fausseté du principe sur lequel tout le système d'interprétation repose, à savoir que l'Antichrist est une personne.

 

 

 

 

 

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Vraie notion scripturaire 
de l'Antichrist

 

 

Nous proposons maintenant une nouvelle notion de l'Antichrist, ou Contre Christ. Il ne s'agit plus d'un simple individu, d'un misérable Juif accueilli comme Messie et roi par ses frères ; il ne s'agit plus d'un despote tyrannisant la terre entière, mais d'un grand corps moral, composé d'innombrables parties, que le même dessein unit étroitement, qu'anime le même esprit entreprenant, audacieux, terrifiant, impie, n'ayant qu'un but : faire la guerre au corps mystique de Jésus-Christ et à Jésus-Christ lui-même, et cela non pas sur une partie seulement de la terre, mais sur la terre entière ; une armée rangée en ordre de bataille contre le Seigneur et contre son Oint. Cette conception de l'Antichrist nous permet, sans difficulté, d'embrasser d'un coup d'œil toutes les prédictions concernant les derniers temps, éparses dans les Écritures, et, en particulier, celles qui se rapportent à cette « bête » mystérieuse.   

Et tout d'abord, la métaphore des sept têtes.  

Cette métaphore se comprend sans peine si l'on y voit
 sept fausses religions, ou plus, concourant toutes au même but, celui de ruiner le corps mystique du Christ dans le monde entier. En second lieu, la métaphore des dix cornes, toutes couronnées, s'explique naturellement.   

On conçoit sans peine que dix rois, ou davantage (autrement dit, le pouvoir temporel prêtant son concours à la fausse Église de Jésus-Christ), par séduction ou par malice, fassent partie de ce système, ou mystère d'iniquité, prêtant à la « Bête », composée de sept têtes, tout leur prestige, tout leur pouvoir, l'aidant dans son entreprise, comme les cornes d'un taureau, pour blesser et faire peur.
     

On conçoit enfin que l'une des sept têtes, ou l'une des « Bêtes » unies, reçoive quelque coup mortel, blessure métaphorique, mais en soit guérie, grâce au secours et aux soins de ses associées.
 Tout ceci est parfaitement compréhensible. Même si l'on ne peut l'affirmer catégoriquement, on doit en reconnaître la possibilité, la plausibilité.

Tout ceci mérite une soigneuse considération. Pour l'époque où nous sommes, c'est tout ce que l'on peut demander, en attendant
. (On ne perd toujours pas de vue que ces lignes sont écrites vers 1790. La marche des événements mondiaux et, parallèlement, l'histoire religieuse de la chrétienté depuis plus de 200 ans, démontrent la clairvoyance de Ben-Ezra !)     

Afin de ne pas répéter, ici, ce qui a déjà été dit précédemment, nous prions que l'on veuille relire ce qui a été exposé sur  les quatre « Bêtes » de Daniel. Elles ont, en effet, une relation si étroite avec celles de l'Apocalypse qu'il paraît y avoir encore plus identité que parenté.

Le mystère est sûrement le même, sans aucune différence essentielle.

De sorte que la connaissance de ces « Bêtes » du chapitre VII de Daniel permet la connaissance de l'autre, et cette dernière, éclairée par la connaissance des quatre autres, les complète, les précise à son tour, leur donne un air de vie si naturel qu'il me paraît difficile d'hésiter.
 La seule différence que je vois, pour ma part, entre ces deux visions, c'est que Daniel prend les « Bêtes » séparément, à tour de rôle, à leur origine, et les suit dans leur développement, jusqu'à la fin.       

Saint Jean dans son Apocalypse, au contraire, les prend toutes ensemble ; il les voit rassemblées en un seul corps, et cela par la simple raison qu'il les considère à leur état de maturité, arrivées à la perfection brutale qu'elles doivent atteindre dans les derniers jours, puisqu'aussi bien c'est là l'immédiat et unique sujet de cette prophétie.    

Par ailleurs, l'apôtre et les prophètes sont en parfaite concordance.

Saint Jean dit que la « Bête » qu'il vit avait sept têtes, ce qui revient à dire (et je ne vois pas quelle autre chose plus naturelle pourrait être dite) qu'il vit sept « Bêtes » unies dans un même corps, et animées d'un même esprit. Daniel n'en nomme que quatre, mais ces quatre sont sept en réalité, puisque la troisième, qui est le léopard, se compose de quatre.
 Saint Jean dit de la « Bête » qu'elle était semblable à un léopard, avec une bouche de lion et des pieds d'ours. Léopard, lion, ours, ce sont là, exactement, les trois premières « Bêtes » de Daniel.

 

 

A la « Bête » qui manque, on ne trouve de ressemblance avec aucune bête connue ; elle n'est donc nommée, ni dans Daniel, ni dans l'Apocalypse.

 

 

Saint Jean dit de sa « Bête » qu'il la vit sortir de la mer. Daniel en dit autant des quatre « Bêtes », et presque avec les mêmes paroles.     

Saint Jean nous représente sa « Bête » avec dix cornes toutes couronnées. Daniel nous dit, en substance, la même chose, avec cette seule différence qu'il vit les dix cornes sur la tête de la quatrième « Bête ».
 Or, celle-ci est visiblement celle qui doit jouer le principal rôle dans cette tragédie, parce que, si on considère cette « Bête » séparément, ces cornes sont bien les siennes propres.      

Mais quand cette « Bête » absorbe les autres, c'est-à-dire quand elle entraîne à sa suite un nombre suffisant d'âmes qui se sont séparées des autres « Bêtes », quand elle leur fait partager ses idées impies, quand, dans toutes les parties du monde, elle entraîne des multitudes à se déclarer formellement contre le Christ, principalement des chrétiens appartenant au faux christianisme, dont les noms ne se trouvent pas dans le Livre de vie, quand cette immense armée, formant un seul corps avec la « Bête », et animée du même esprit (c'est arrivé à ce point que saint Jean la voit), quand elle aura atteint son maximum de puissance, alors toutes les cornes seront communes à toutes les « Bêtes » unies, toutes menaceront, attaqueront, blesseront, et ces cornes protègeront bien le corps d'iniquité.       

La conséquence sera que toute la terre tremblera devant elle, ses habitants se soumettront et ploieront le genou en disant : « Qui est pareil à la Bête et qui peut combattre contre elle ? » (Apocalypse. XIII, 4)

 

La onzième « corne » n’est pas l’Antichrist

 

Il semble bien, jusqu'ici, que les deux prophètes sont d'accord, puisqu'il n'y a entre eux qu'une seule différence : l'un examine toutes les Bêtes réunies en un seul corps, l'autre les considère séparées.   

Il y a encore une autre particularité qui peut causer quelque embarras :

Si le mystère des quatre « Bêtes » est, avons‑nous dit, le même en substance que celui de l'Apocalypse, comment s'expliquer que saint Jean ne fasse aucune mention de cette fameuse «corne» sur la tête de la quatrième «Bête», cette corne, qui joue un rôle si important, qui fait tant de bruit, au point que beaucoup de commentateurs n'y voient rien de moins que l'Antichrist en personne?

Nous répondons à ceci, premièrement : bien qu'en fait le mystère soit le même, il ne s'ensuit pas que, dans les deux passages, les détails soient nécessairement identiques.
 Cela se reproduit fréquemment en matière de prophéties.

Décrivant le même événement, elles sont souvent diverses dans les détails. Dans telle d'entre elles, l'attention est attirée sur certaines circonstances qui, dans telle autre, sont omises, et vice versa. Ne faisons-nous pas la même constatation dans les Évangiles ?

En second lieu, nous répondons que ce silence même de l'Apocalypse est la preuve claire et convaincante que
 la onzième « corne» n'est pas l'Antichrist. Pourquoi ? Parce que l'un des thèmes principaux de saint Jean, dans cette prophétie, est la révélation de l'Antichrist duquel il nous donne le tableau si vivant et si circonstancié de la terrible carrière. Comment saint Jean pouvait-il ignorer cette onzième « corne », si elle était une partie essentielle du mystère? En conséquence, si cette « corne » est l'Antichrist, la « Bête » ne l'est pas. Et si la « Bête » est l'Antichrist, ce dont il n'est pas possible de douter, c'est que la « corne » ne l'est pas.

 

 

L'Antichrist, cher lecteur, n'est pas, il ne peut pas être, une « corne » de la Bête, ni même toutes les cornes ensemble. L'Antichrist parfait et complet, l'Antichrist tel qu'il se manifestera dans les derniers jours, l'Antichrist tel que l'a vu saint Jean, c'est la « Bête » même de l'Apocalypse, avec ses sept têtes et ses dix cornes.

 

 

Les sept têtes, ainsi que nous venons de le dire, ne sont autre chose que sept « Bêtes » différentes, mais réunies en un seul corps, animées d'un même esprit, composées d'une multitude de personnes. Les cornes sont uniquement les armes de la « Bête », armes offensives et défensives ; elles ne peuvent signifier autre chose. 

Si donc Daniel désigne une corne en plus des dix, s'il affirme qu'elle sera plus grande, plus puissante que les autres, c'est que la quatrième « Bête » se servira plus d'elle que des autres, c'est que, par elle, surgiront plus de malheurs que par les dix autres réunies. 

Mais qui sait si cette terrible corne, ou cette puissance mondiale, n'est pas née déjà, et à l'œuvre sur cette terre, sans que nous la connaissions, parce que jeune encore ?      


Ne jouons pas au prophète. Ceci, le temps seul peut le démontrer. Il semble, cependant, qu'il serait sage de se tenir sur ses gardes, d'être d'une extrême vigilance, et de tout examiner avec soin, tout ce qui peut nous instruire sur les signes des temps. (Note : Et justement, un de ces signes des temps concernant le sujet qui nous occupe ici, c.-à-d. cette « puissance mondiale  à venir » dont parle Ben Ezra, est déjà présente au milieu de nous ! Car n’est-elle pas arrivée de nos jours à l’âge adulte ? N’est-elle pas désormais identifiée ? Ne serait-ce pas le tant désiré par les élites, le Nouvel Ordre Mondial (N.O.M), et NON PAS Gouvernement Mondial, faisons bien cette distinction, car le nouvel ordre mondial est tout simplement un concept géopolitique de l'immédiat après-guerre froide. Son acronyme N.O.M. (ou NWO en anglais) est l'expression qui désigne l'alignement idéologique des gouvernements et organismes mondiaux (principalement Occidentaux) vers une certaine unipolarité. Et cette unipolarité, qui a comme esprit celui de l'Antichrist, est entrain d’étendre, sous nos yeux, ses tentacules partout sur la terre, avec bien entendu, la participation de toutes les religions du monde y compris  le christianisme apostat !

 

 Réflexions complémentaire importantes

 

 

Ce que nous pouvons, au moins, déduire légitimement de tout ce que nous avons dit sur la « Bête» de l'Apocalypse, c'est qu'elle est, de l'aveu d'à peu près tous les docteurs, l'Antichrist attendu ; c'est que, par cette métaphore prodigieuse et terrifiante, tant de choses si neuves, si importantes, si stupéfiantes, nous sont annoncées comme devant se produire, c'est que cet Antichrist doit dépasser infiniment la taille d'un simple individu, se l'imaginât-on même comme le plus formidable despote, tyrannisant toute la terre, fantôme terrible, né de l'imagination, et que la même imagination fait évanouir et se dissiper. 

 

  

Chez un taureau,

ni une corne, ni l'autre, ni les deux, ne sont le taureau ;
elles n'en constituent que les armes
par le moyen desquelles cette bête sauvage attaque,
blesse, tue, fait trembler tout le monde.
Ceci est très clair et se passe d'autres explications.

 

Si nous nous attendons, au contraire, à voir s'accomplir en quelque individu, quelque Juif apostat, ou quelque monarque universel, tout ce qui est dit de la « Bête », et que nous annoncent les Écritures, il est fort à craindre que l'Antichrist ne soit déjà chez nous quand nous serons encore à le supposer et l'attendre, sous une forme imaginaire.

 

 

Il est également fort à craindre qu'à cause de l'idée que l'on s'est forgée de l'Antichrist, idée répandue dans toutes sortes de livres, mais, répétons-le, qu'on ne trouvera pas dans les Écritures, qu'à cause d'une semblable idée, les hommes ne soient trouvés dans la plus grande insouciance à la venue du Seigneur.  

Mais celui qui est expert à démêler, dans les écrits des Prophètes, dans l'Apocalypse et dans l'Évangile, les signes annonciateurs de la prochaine venue du Christ, celui-là ne saurait s'abandonner à une insouciance semblable.

Je le répète, l'une des causes de cette insouciance (qu'on en pense ce qu'on voudra), la principale, peut-être, à mon sens, celle que nous allons étudier, provient des idées fausses qui courent sur le véritable caractère de l'Antichrist.
       

 

En sorte que l'on pourra voir se produire tous les signes, s'accomplir toutes les prophéties relatives à l'Antichrist, et ne pas s'apercevoir de sa présence. Le Christ sera à la porte, l'Antichrist presqu'au bout de sa sinistre carrière, et les chrétiens ne se douteront de rien, plongés dans la plus fausse comme dans la plus dangereuse sécurité. Il y a encore, diront-ils, bien du chemin à parcourir.



 

Du reste, l'Antichrist ne doit-il pas venir avant le Christ ? Où est-il, ce monarque qui doit assujettir l'univers ? Personne ne l'a vu. Aucun signe, aucun indice de son existence, rien n'apparaît, même confusément, ou si confusément qu'on ne peut le prendre au sérieux...        

On pourrait s'imaginer, par tout ce que nous venons de dire, que la terrible aventure est arrivée à son terme, que l'Antichrist dont nous sommes menacés a atteint sa stature parfaite, qu'enfin, d'après notre système d'interprétation, il ne reste plus grand-chose d'intéressant à considérer dans ce corps moral [cette collectivité] qu'est l'Antichrist. Certes, ce que nous voyons, ce qui déjà se passe, suffit pour démontrer que l'horrible tableau que fait l'Écriture des catastrophes accumulées par cette « Bête » est en cours d'exécution.
        

Les sept « Bêtes » dont elle se compose n'ont-elles pas couvert la terre de ruines spirituelles, et même matérielles ?
 Qui dira les maux qu'a engendrés et qu'engendre encore l'idolâtrie ? Qui sondera le gouffre moral et spirituel creusé par le Mahométisme [l’islam] ? Et quels scandales produisent, au sein du christianisme, l'hérésie, le schisme, et le libertinage ! Et surtout, quels ravages ont été causés, dès son apparition, par la dernière Bête, par le déisme, par une fausse philosophie, par l'antichristianisme [et surtout par ce nouvel humanisme athée qui de nos jours se veut être le remplaçant du Christianisme !]        

Et lorsque toutes ces Bêtes cruelles et voraces n'en formeront plus qu'une, du fait de leur entente en vue d'un même et unique but: la « déchristianisation » du monde, lorsque ce monstre à sept têtes se manifestera armé de ses griffes et de ses dents de fer, de ses cornes meurtrières, réunissant toute l'autorité et la puissance temporelles mondiales, lorsque, ouvrant son horrible bouche, il blasphémera contre Dieu ; et lorsque, finalement, ces « Bêtes » pleines de rage, c'est-à- dire quand des multitudes devenues leur proie, unies étroitement contre Yahweh Adonaï et contre son Oint, fermement résolues à balayer de la terre toute trace de christianisme, à en chasser même la mémoire, seront à l'apogée de leur puissance, quelle langue, quelle plume, sera capable de décrire l'angoisse, l'horreur, l'effroyable détresse qui s'en suivront ?

Donc, sans une ombre d'hésitation, j'affirme que si tout l'Antichrist était uniquement compris dans l'une de ces « Bêtes » nous n'aurions que peu de choses à en redouter, en comparaison des ravages accumulés par l'assemblage de toutes. La période de tribulation qui sévira à cette époque sera telle que ces jours devront être abrégés.   

Malheureusement, enfin, l'Antichrist véritable, l'Antichrist complet, ne consiste pas seulement en cette monstrueuse Bête du chapitre XIII de l'Apocalypse. Il manque à cette machine une pièce importante sans laquelle non seulement sa capacité de nuire serait bien réduite, mais elle ne tarderait pas longtemps à se désagréger.

C'est cette pièce essentielle que nous allons examiner dans le chapitre qui suit.

 

 

 

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 La «Bête» aux deux cornes

 

« Puis je vis monter de la terre une autre Bête,
qui avait deux cornes semblables à celles d’un agneau,
mais qui parlait comme un dragon. »
(Apocalypse 13, 11)

 

 

Cette nouvelle « Bête », décrite dans la seconde moitié du XIII° chapitre de l'Apocalypse, les commentateurs l'appellent, à juste raison, le Faux prophète de l'Antichrist. Mais, de même que la Bête qui précède leur apparaît sous la forme d'un individu, de même cette seconde Bête est, pour eux, une personne.    


Ils voient, dans ce personnage extraordinaire, le bras droit de leur Antichrist futur, son confident, son ambassadeur, son indéfectible associé. Les missions qu'il remplira pour lui, les inestimables services qu'il lui rendra, l'uniront à lui d'une indissoluble amitié. 

Son admirable éloquence, l'impression qu'il donnera et la plus grande sainteté, la multiplicité de ses étonnants miracles, ses promesses, comme aussi ses menaces, tout en lui s'unira pour persuader les habitants de la terre de venir se ranger sous le sceptre de l'Antichrist, de l'adorer même comme Dieu.
 Il contraindra tous les hommes, à quelque classe sociale qu'ils appartiennent, à porter, sur la main ou sur le front, une marque, sans laquelle ils ne pourront ni acheter ni vendre. Ceux qui refuseront de porter cette marque seront impitoyablement massacrés.     

En résumé, un homme seul fera, en moins de quatre années, ce que des milliers n'ont pu faire au cours de longs siècles [!!!], convertissant tous les peuples de la terre à cette nouvelle religion, à ce nouveau dieu.
 Un tel zèle, vraiment, est plus qu'apostolique. Les apôtres de Jésus, remplis du Saint-Esprit, réalisant d'authentiques miracles, ne purent en faire autant dans la seule petite Judée...

 

 

Telle est, en bref, l'explication que donnent de cette « Bête » 
à peu près tous les commentateurs.

 

 

Que cette métaphore recouvre un mystère beaucoup plus grand, ils n'en ont pas le moindre soupçon. Mais, pour nous, qui ne pouvons concevoir l'Antichrist autrement que comme une collectivité, persuadés que la notion contraire est non seulement improbable, mais qu'elle est insoutenable, qu'elle est formellement contredite par les textes sacrés, comment, dis-je, pourrions-nous considérer ce prophète comme un simple individu.  

Oui, serait-il logique qu'après avoir reconnu dans la première « Bête » un corps moral, un système composé de pièces multiples, on vit autre chose, dans cette seconde « Bête » ?       

Ici, précisément, il convient que nous attirions votre attention sur un fait significatif :     

Alors qu'à peu près l'unanimité des commentateurs attribue tous les miracles, ou pseudo miracles, à l'Antichrist, saint Jean, lui, les fait accomplir par le faux-prophète.
 Saint Paul, il est vrai, dit de « l'homme de péché » qu'il se manifestera dans le monde par des signes et des miracles mensongers. Cependant, cela ne veut pas nécessairement dire qu'il les accomplira lui-même, vu qu'il y aura certainement des faux-prophètes ayant reçu de tels pouvoirs du père des mensonges, de Satan. Je dis certainement.

En effet, Jésus déclare : « Plusieurs faux-prophètes s'élèveront et ils séduiront beaucoup de gens » (S. Matthieu XXIV, 11) ; et plus loin il ajoute : « Il s'élèvera de faux Christs et de faux prophètes ; ils feront de grands prodiges et des miracles, au point de séduire, s'il était possible, même les élus. » (S. Matthieu XXIV, 24).

 

 

Ces paroles du Fils de Dieu nous donnent la clé du passage de saint Paul, cité il y a un moment (et sur lequel nous aurons à revenir), comme aussi la clé de celui que nous examinons en ce moment, relatif à la « Bête » aux deux cornes. Cette « Bête », à nous en tenir à la déclaration du Christ, que plusieurs faux-prophètes apparaitraient, ne saurait donc symboliser une personne ; elle représente un système d'iniquité composé de nombreux séducteurs religieux. Cette multitude de séducteurs et de faux-prophètes fera incomparablement plus de mal que la première « Bête » aux sept têtes et aux dix cornes.

 

 

Il devient clair, pour quiconque veut faire une étude personnelle et attentive de cette « Bête » métaphorique, qu'elle représente, sous cette forme voilée, la condition lamentable vers laquelle s'achemine l'Église, et les graves dangers qui menacent les véritables croyants. La mort, la terreur, causées par la première « Bête », feront moins de mal au troupeau que le mauvais exemple fourni par ceux qui devraient être des modèles.  

Considérez attentivement tout ce que saint Jean dit concernant cette « Bête », et vous n'aurez pas de peine à en saisir la signification. Le profond respect, la vénération, dans lesquels nous tenons notre clergé, rendent ici la tâche extrêmement pénible. Ce respect et cette vénération m'obligent à beaucoup de discrétion, et l'on peut être certain que je ne me hasarderais pas à toucher ce point si je n'étais pleinement convaincu qu'il est impossible que je me dérobe à cette nécessité.     

Oui, ami, notre sacerdoce, c'est le sacerdoce chrétien, et non autre chose, qui est désigné et annoncé, pour les derniers temps, sous la figure d'une « Bête » avec deux cornes semblables à celles d'un agneau. Notre sacerdoce qui, tel le bon pasteur, et non pas un mercenaire, doit défendre le troupeau du Christ et donner sa vie pour lui, c'est lui qui constituera, en ces temps, le plus grand scandale et le pire danger. 

Cette affirmation vous surprend-elle ? Ignorez-vous l'histoire ?

N'avez-vous jamais entendu parler des retentissants scandales causés par la prêtrise lévitique ? Et ne savez-vous pas que les scandales du clergé chrétien, dix-sept siècles durant, ne seront pas moins déplorables ?

Qui fut cause de la ruine des Juifs, sinon le clergé ? Ne résista-t-il pas, par tous les moyens, au Messie lui-même, bien qu'il le connût, qu'il lui parlât, qu'il fût témoin de ses œuvres prodigieuses?
 Fermant les yeux à la lumière, il résista obstinément aux aspirations du peuple qui le portaient vers le Messie. Et ce clergé, par la menace, par la persuasion, par des calomnies grossières, afin que nul ne se rendit à l'évidence, afin que l'espoir et la consolation d'Israël fussent rejetés, afin qu'il ne fût tenu aucun compte de l'enseignement, des bienfaits, des miracles patents du Messie, ce clergé pesa de tout son poids sur le malheureux peuple juif. Et il parvint enfin à le persuader de renier publiquement son Sauveur et de crier : «Crucifie-le ! Crucifie-le »    

Maintenant, je demande : Ces prêtres avaient-ils embrassé une fausse religion ? Avaient-ils abandonné la foi de Moïse et l'espérance d'un Messie ? N'avaient-ils pas les Écritures entre les mains ? Ne pouvaient-ils pas y reconnaître la véritable figure de leur Messie, en la comparant avec l'originale qu'ils avaient sous les yeux.       

Oui.
 Tout cela est vrai.     

Mais l'iniquité de ce clergé était arrivée à son comble. Fourbe, astucieux, hypocrite, avare, dévoré d'ambition, sa corruption était totale. Et voilà la vraie raison du rejet du Messie, avec ses fatales conséquences. Le sanhédrin ose l'avouer, publiquement, en pleine séance (S. Jean XI, 47-51). Il n'y a donc pas lieu, alors, de s'étonner si le clergé chrétien, à une autre époque, recommence la même triste expérience que le clergé hébreu. Ces paroles scandalisent-elles quelqu'un ? Il est à craindre que celui qui se scandalise soit, précisément, celui-là même qui contribue au scandale et qui tombe dans le piège.    

Aussi vrai qu'il fut un temps où le clergé chrétien a produit des fruits d'un prix inestimable, édifiant et consolant l'Église de Jésus- Christ, aussi vrai il a été l'artisan d'innombrables ruines.

 

 

Et si vous avez de la peine à croire que cette « Bête » aux deux cornes ne symbolise rien de moins que la prêtrise chrétienne des derniers temps, relisez la prophétie, pesez-en chaque parole, examinez-en avec soin chaque détail, ils sont significatifs : « Puis, je vis monter de la terre, dit l'apôtre une autre « Bête », qui avait deux cornes semblables à celles d'un agneau, et qui parlait comme un dragon. » Saisissant contraste : les cornes d'un innocent et doux agneau, mais le langage d'un astucieux dragon. 

 

 

Et l'apôtre dit plus loin que, grâce à son déguisement, le dragon persuade tous les habitants de la terre de dresser une image à la « Bête », de l'adorer, c'est-à-dire de se soumettre à elle sans réserve, et qu'il fait, dans ce but, de grands prodiges. (Apocalypse XIII, 13-15.)     

Dites-moi, en toute sincérité : de qui ces choses peuvent-elles être dites, sinon d'un clergé inique et pervers, 
comme le sera celui prédit pour les derniers temps ? (Note : Ben-Ezra a donc bien prophétisé pour notre époque, notre temps actuel ! Et c’est ce que révèle justement le vrai troisième secret de Fatima que les autorités  vaticanes n’ont jamais voulu divulguer car il les condamnait toutes dans leur orientation prise depuis le Concile de Vatican II. Effectivement, cette prophétie de Notre Dame de Fatima condamne explicitement cette orientation diabolique de la Hiérarchie de l’Eglise, cette "Bête" aux deux cornes semblables à celles d’un agneau, mais qui parlait comme un dragon.)

Nos commentateurs eux-mêmes sont obligés d'admettre ceci, et le concèdent, en partie du moins. Mais, si l'on concède la partie, quelle raison donner pour ne pas admettre le tout ? Dans l'obligation où ils se trouvent de donner son véritable nom à la deuxième « Bête » (au chapitre XIX de l'Apocalypse, v. 20, n'est-elle pas appelée : le faux-prophète ?), ils conviennent, cependant, que cette « Bête » pourra être quelque évêque inique, animé d'une malice diabolique, et qui aura fait alliance avec l'Antichrist [ c'est-à-dire avec la première bête]. Mais ce singulier évêque [ ou même pape ] (qu'on l'imagine aussi criminel, aussi astucieux, aussi diabolique que l'on voudra), pouvez-vous imaginer que, pendant le court espace de temps de trois ans et demi mis à sa disposition, il sera en mesure de séduire et de persuader tous les habitants de la terre ? Ceci ne passe-t-il pas toutes les limites du croyable ?  

Si, au moins, pour accréditer cette extraordinaire idée, il y avait quelque claire révélation dans l'Écriture, je soumettrais, sans hésitation ma raison à l'obéissance de la foi. Mais, en l'absence d'une telle révélation, - cette idée étant, au contraire, en désaccord avec ce que dit l'Écriture sur le sujet, - il faut prendre un autre parti : Il faut simplement reconnaître que ce qui ne peut se concevoir comme étant le fait d'un seul individu peut parfaitement se comprendre d'un corps moral, d'une collectivité à l'œuvre dans le monde entier ; et cela se conçoit parfaitement du clergé lui-même, j'entends dans sa grande majorité, vu le relâchement et la tiédeur qui régneront dans ces tristes temps.

 

 

Pour que soit formelle l'apostasie de la foi chrétienne, il suffira que le clergé se trouve dans les mêmes dispositions de cœur et d'esprit que le clergé hébreu contemporain du Christ, c'est-à-dire qu'il soit tiède, sensuel, mondain, préoccupé avant tout des affaires de ce monde et de ses ambitions terrestres. [Note : Ne sommes-nous pas déjà en ce temps-là?!]

 

 

Telle est, semble-t-il, la signification de la métaphore : « Je vis une autre « Bête » monter « de la terre ». Il est ajouté que l'apôtre, lui, vit « deux cornes semblables à celles d'un agneau ». Cette similitude semble être un signe distinctif du sacerdoce ; elle ne peut convenir qu'à lui seul. En sorte que, de même que les cornes de la première « Bête » signifient visiblement : pouvoir, force, armes du bras séculier [Puissance et Autorité temporel], dont elle se servira pour frapper et faire trembler toute la terre, de même les cornes de la seconde « Bête », semblables à celles d'un agneau, ne peuvent signifier autre chose que les armes, ou la puissance, du pouvoir spirituel, des autorités ecclésiastiques, armes qui, justement parce qu'elles ne suggèrent ni violence, ni terreur, sont d'autant mieux faites pour persuader les hommes [pour mieux les tromper et les séduire].     

Mais cette « Bête », sous des apparences de douceur et de bonté, propres à gagner le respect et la confiance, cache en réalité une arme d'une subtilité terrible : la langue. Cette langue n'est pas celle d'un agneau, c'est la langue d'un dragon, du Diable, du Séducteur ! Ce que signifie cette image, ce à quoi elle fait manifestement allusion, vous pouvez le trouver au chapitre III de la Genèse.     

Là, vous entendrez parler le dragon, là vous serez témoin de son procédé, par suite, vous comprendrez aisément le mode d'action de la « Bête » aux deux cornes, dans les derniers temps. (Et ces derniers temps sont arrivés puisque nous sommes en pleine apostasie, car la Rome actuelle infiltrée par la franc-maçonnerie, non pas l'Eglise, car Rome n'est pas à elle seule toute l'Eglise, en refusant d'obéir au Ciel, est en train de mener des millions d’âmes en enfer en éteignant le peu de foi qu’il y avait encore chez certains).   

De même que le Dragon, au jardin d'Éden, parle à la femme et la séduit, de même, dans les derniers temps, la « Bête » aux deux cornes parlera, elle parlera le langage du dragon. Langage insinuant et malin, artificieux et doux, avec lequel elle abusera de la confiance et de la simplicité des hommes ; et, paraissant chercher leur bien, elle les livrera aux loups, c'est-à-dire la première Bête, pour les obliger à être initiés (non pas par la persécution physique, mais par la séduction diabolique) à son mystère d'iniquité [c’est-à-dire aux idéaux lucifériens de la franc-maçonnerie].

Et s'il se trouve des hommes assez avertis pour flairer le piège, ou d'assez vertueux pour résister à la tentation [et il y en aura, c'est une certitude, puisque le Christ nous a prévenus] on usera à leur égard des armes mises à la disposition du pouvoir spirituel, ou des « cornes » de l'agneau. Ces récalcitrants seront séparés des autres, ils seront boycottés, nul ne pouvant leur acheter ou leur vendre tant qu'ils n'auront pas donné publiquement quelque marque d'obéissance à la première « Bête ».

 

 

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La marque et le nombre

de la  «Bête»

 

 

 

La « Bête » dont nous venons de nous occuper persuadera les hommes, est-il écrit, qu'ils doivent porter sur la main, ou sur le front, la marque de la première « Bête », ou son nom, ou le nombre de son nom, sous peine de ne pouvoir ni acheter ni vendre, - ce qui équivaut à dire : sous peine de mort.   

Pour donner quelque espoir de comprendre la signification de cette marque, ou de ce nom, ou de ce chiffre, qui devait rester caché un certain temps, l'apôtre termine le chapitre par ces énigmatiques paroles : « C'est ici la sagesse ! Que celui qui a de l'intelligence compte le nombre de la « Bête », car c'est un nombre d'hommes et ce nombre est six cent soixante six. » (Apoc. XIII. 18.)      

Presque depuis les temps de saint Jean, comme en témoigne saint Irénée, on a fait les plus grands efforts pour déchiffrer cette énigme, dans la persuasion où étaient les docteurs que ce chiffre renfermait le propre nom de l'Antichrist. L'essai est assurément louable et bonne l'intention.

On s'est dit, en effet, qu'une fois que l'on aurait trouvé le nom de l'Antichrist, il serait facile de reconnaître celui-ci lorsqu'il apparaîtrait dans le monde. Toute logique que soit cette déduction, elle ne le paraît pas autant dans le système traditionnel d'interprétation.   

Ceux qui, en effet, attendent l'Antichrist en la personne d'un homme, quel besoin peuvent-ils avoir de connaître son nom ? Rappelez à votre mémoire au moins quelques-uns des signes principaux qui, au dire des commentateurs, l'accompagneront, ces caractères dont nous avons parlé, et qui sont généralement admis comme indiscutables, et dites-moi : Y aura-t-il au monde quelqu'un d'assez stupide qui, avec une telle description de l'Antichrist, hésitera à le reconnaître lorsqu'il apparaîtra ?

 

 

Quelle nécessité peut-il bien y avoir, alors, de connaître le nom de ce personnage, sa marque, son chiffre ? L'Antichrist sera identifié sans cela, et toute la terre le connaîtra. Ce monarque universel, dont Jérusalem sera la cour, quel autre ce pourrait-il être que l'Antichrist ?

 

 

 

Donc, de deux choses l'une : Ou bien l'énigme proposée, et sa solution, sont les choses les plus inutiles du monde, ou bien l'Antichrist attendu doit être quelque chose d'absolument différent de ce qui a été pensé jusqu'ici. Cette seconde hypothèse, une fois admise, on va pouvoir avancer sérieusement vers la solution de l'énigme.     

Quelque espoir que l'on ait de trouver dans ce chiffre le nom d'un individu, mieux vaut se rendre à l'évidence et diriger ses recherches d'après un principe tout différent. C'est ce que nous allons faire, dans le désir d'ouvrir tout au moins la route où d'autres feront des découvertes nouvelles ; et nous procéderons, non pas dans un but mesquin de curiosité, mais parce que cette affaire est du plus haut intérêt. Et d'abord, un corps, une collectivité, pour subsister en tant que corps, doit être, comme le corps humain, doué d'un esprit. Cet esprit, ce principe de vie, qui anime et conserve un corps moral, aussi bien qu'un individu, est ce qu'à juste raison l'on appelle le caractère, ou la marque propre de ce corps.      

Maintenant donc, quel esprit peut unir et vivifier un corps moral, une collectivité antichrétienne, sinon celui-là même que nous donnons comme la propre définition de l'Antichrist, c'est-à-dire : l'esprit qui renie Jésus-Christ ? C'est cette marque propre de la « Bête » qui est dans le nombre six cent soixante-six, de la façon dont on l'écrit en grec ; c'est-à-dire que les lettres grecques qui composent le dit nombre donnent en même temps son caractère ou sa marque.       

Si cette proposition est juste, est-ce qu'elle ne constitue pas, au moins, un degré de probabilité, sinon de certitude morale, qui a sa valeur dans la question ? Voici donc : Parmi les nombreuses combinaisons de lettres grecques formant le nombre six cent soixante-six, il s'en trouve une qui donne exactement le mot grec arnoumai, correspondant au mot latin abrenuntiare, et à l'espagnol renegar, - mots signifiant tous trois : renier.

Ce mot étant trouvé, confrontons-le immédiatement avec le texte de la prophétie et avec son contexte, et voyons s'il est bien d'accord avec eux.

Saint Jean dit qu'aux temps de la « Bête », les hommes seront obligés de porter sa marque sur la main ou sur le front. Notons ici, et ne perdons pas de vue, pour éviter toute équivoque, une chose qui se passe de commentaires, c'est que toutes les expressions dont saint Jean use ici : marque de la bête, front, main, sont purement métaphoriques, comme l'est la « Bête » elle-même, avec ses têtes et ses cornes.       

L'opinion qu'ont beaucoup de commentateurs, à savoir que les hommes devront subir la marque d'un fer rouge, ou, comme le prétendent d'autres, au cœur plus sensible, l'impression d'un sceau humecté d'un produit indélébile n'est pas très sérieuse.  

 

 

Note : Ou même par tout autre technique moderne, cela non plus n’est pas très sérieux,
comme par exemple
les puces électroniques de ce genre : 

 

 

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Voir aussi :
La marque de la Bête
Ce qu’elle est réellement

 

 

Cette matérialisation de l'un des détails de la métaphore jure par trop avec la métaphore elle-même.       

Cette marque devant donc être prise au sens purement symbolique, il apparaît simple et clair que ce signe, ou ce caractère, ne donne à entendre autre chose qu'une profession publique et éclatante de ce reniement dont il vient d'être parlé, une déclaration de renégat constituant aux yeux de tous le signe ou la marque distinctive de la « Bête », autrement dit le
 reniement formel et délibéré de la foi chrétienne [L’APOSTASIE déclarée].

« Le chiffre », ou nombre, de la Bête est, bien entendu, symbolique. C'est le symbole de l'incomplet - 6 trois fois répété, - le chiffre 7 étant symbolique de perfection.  « 666 », nous est-il donc dit, est un nombre d'homme. L'homme, dès le commencement, se trouve associé à ce nombre 6 : Il fut créé le sixième jour ; six jours de travail, dans la semaine, lui sont assignés ; son année de travail est composée de douze mois, deux fois 6, et six mille ans composent la durée de son temps d'épreuve avant le grand repos sabbatique de mille ans [ voir aussi Ap 20, 4].  

Depuis la chute, l'homme essaye vainement d'atteindre par ses propres moyens la perfection ; mais, ses ambitions terrestres à jamais inassouvies, ses plans perpétuellement contrecarrés, il éprouve échec sur échec. Son nombre est bien six, chiffre mystique de l'incomplet. Ce nombre six trois fois répété, 666, est ainsi la mesure mystique de l'orgueil humain arrivé à son comble : l'homme tentant de supplanter Dieu, de se faire attribuer l'adoration, l'honneur et la gloire qui lui sont dus.
 

Cette marque, dit l'apôtre, sera portée sur la main ou sur le front, indiquant par là qu'aussi bien par l'action - la main - que par la pensée - le front - (le front et la main étant par excellence les parties actives de l'être), les hommes qui auront opté pour l'Antichrist se feront ses zélateurs convaincus et déterminés, affichant, en toute circonstance et en tout lieu, le reniement du christianisme.
      

(Note : Une fois de plus, nous constatons que Ben-Ezra est vraiment prophète ! L’homme de nos jours se considère comme le centre de tout l’univers et se considère même être Dieu ?! Lisons un extrait du discours du Pape Paul VI lors de la clôture du concile Vatican II le 7 décembre 1965, nous voyons que les hommes dont il est question dans son discours sont bien ceux-là mêmes qui se font Dieu comme décrit en 2 Th 2, 1-4. 

Lisons cet extrait :
        

« L'Église du Concile, il est vrai, ne s'est pas contentée de réfléchir sur sa propre nature et sur les rapports qui l'unissent à Dieu : elle s'est aussi beaucoup occupée de l'homme, de l'homme tel qu'en réalité il se présente à notre époque : l'homme vivant, l'homme tout entier occupé de soi, l'homme qui se fait non seulement le centre de tout ce qui l'intéresse, mais qui ose se prétendre le principe et la raison dernière de toute réalité… l'homme qui, aujourd'hui, cherche à se mettre au-dessus des autres, et qui, à cause de cela, est toujours fragile et faux, égoïste et féroce […] L'humanisme laïque et profane enfin est apparu dans sa terrible stature et a, en un certain sens, défié le Concile.
 La religion du Dieu qui s'est fait homme s'est rencontrée avec la religion (car c'en est une) de l'homme qui se fait Dieu.»   

L’anthropocentrisme devient donc le nouvel évangile de l’apostasie, le Christocentrisme n’est plus ! Poubelle ! C’est la religion de l’homme qui se fait Dieu (dixit Paul VI) ! C’est la religion de l’Antichrist qui vient, qui est déjà là : « Il faut que l’apostasie soit arrivée auparavant, et
 qu’on ait vu paraître l’homme du péché, se proclamant lui-même Dieu. » (2Thessaloniciens 2, 3-4). Cet Homme de péché est donc bien déjà parmi nous ! Il n’est plus besoin de l’attendre, car cette collectivité, ce corps Antichrist, est sous nos yeux !) Fin de la note.

 

 

Détachés de Jésus-Christ, détachés de la vérité et de la sagesse éternelle, ces renégats pourront alors jouir d'une liberté illimitée : une liberté de brutes, non d'êtres créés à l'image de Dieu. Par contre, est-il dit, ceux qui auront refusé de prendre la marque, ou le caractère, de la « Bête » seront dans l'impossibilité d'acheter ou de vendre. Ce qui équivaut à dire que ceux qui seront résolus à maintenir à tout prix l'intégrité de leur foi, seront les objets du mépris, de la haine, d'un impitoyable boycottage, sous toutes les formes.

 

 

C'est à l'épreuve d'un tel ostracisme que sera soumise leur foi et leur persévérance, et ce au péril même de leur vie. Le Sauveur déclare que le chrétien, alors, n'aura pas de pires ennemis que les propres membres de sa famille. (Matthieu XXIV, 10 ; X, 21-22.)      

Ce qui peut le mieux nous faire mesurer l'horreur de la situation faite aux chrétiens fidèles, — les vainqueurs, — ce sont les promesses merveilleuses dont ils sont l'objet, dans l'Écriture.  

« Je vis les âmes de tous ceux qui avaient été décapités à cause du témoignage de Jésus et à cause de la Parole de Dieu, et ceux qui n'avaient point adoré la Bête et son image, et qui n'avaient pas reçu sa marque sur leur front et sur leur main. Ils revinrent à la vie et régnèrent avec le Christ pendant mille ans. C'est la première résurrection. Heureux et saint, celui qui a part à la première résurrection. La seconde mort n'a point de pouvoir sur eux ; ils seront prêtres de Dieu et du Christ, et ils régneront avec lui pendant mille ans. » (Apoc. XX, 4.) (Note : L'Antichrist étant, comme l'explique longuement Ben-Ezra, un système antichrétien à l'œuvre dès les origines du christianisme (1 Jean III, 18), on comprend bien que ces promesses s'étendent, non seulement aux chrétiens des temps de la fin, mais à tous les confesseurs de la foi qui, à travers les 20 siècles passés du christianisme, sont restés indéfectiblement fidèles à la Parole de Dieu et au témoignage de Jésus.)     

On dit enfin que la seconde « Bête », non la première, sera la cause immédiate de cette persécution. Deux conséquences sont à déduire de ceci : 

La première, c'est que, de même que la « Bête » est allégorique, de même sont allégoriques la marque de cette « Bête », la manière d'apposer ce sceau et le fait de le porter sur la main ou sur le front. 

La seconde, c'est que ce sera librement et volontairement que cette marque sera acceptée. Le pouvoir et les armes de la seconde « Bête », avons-nous vu, résident dans ses cornes qui sont des cornes d'agneau, dans sa langue qui est la langue subtile et doucereuse du dragon, le serpent ancien, et dans ses autres moyens d'action qui sont des prodiges et des miracles.

 

 

Que conclure de tout cela :
c'est que ce ne sera pas nécessairement par la violence 
que les hommes seront persuadés de suivre la première « Bête »
et de se prosterner devant son image.

 


Et tout ceci affirme que la seconde « Bête » se trouve bien personnifiée par les conducteurs religieux de l'humanité qui auront la plus grande part, et porteront la plus grande responsabilité, dans l'égarement et la perdition des chrétiens. Par leur faute, l'Église entrera dans l'esprit du siècle, adoptera ses goûts, s'installera dans le monde, et, rompant les liens de la foi qui l'unissait à Jésus-Christ, se déclarera, en fait, pour l'Antichrist, consommant ainsi son apostasie. 

Petite parenthèse et note :
 C’est ce que nous voyons depuis la cloture du Concile Vatican II en 1965 : L’Église hiérarchique se prostitue avec le monde et toutes les religions ! Voyez ci-dessous comment les Autorités vaticanes s’unissent avec toutes les religions en s’adressant à leurs idoles et à leurs dieux païens pour demander la paix dans le monde. 

À l’initiative du Pape Jean-Paul II, dans la ville d’Assise le 27 octobre 1986, toutes les grandes religions non chrétiennes du monde s’assemblèrent 
 
pour prier leurs dieux aux côtés des différentes Communautés Chrétiennes y compris l’Église Catholique en vue de la paix dans le monde ; ce fut la démonstration, en acte, de l'apostasie des Hautes Autorités de l'Église ! Pourquoi parler d’acte d’apostasie en ce jour-là ? Pour la simple raison qu’il est IMPOSSIBLE que les dieux des religions païennes puissent s’unir avec le Dieu des Chrétiens, c’est une impossibilité qui est même révélée par Dieu : « Ne vous mettez pas avec les infidèles sous un joug étranger. Car quel rapport y a-t-il entre la justice et l’iniquité ? Ou qu’y a-t-il de commun entre la lumière et les ténèbres ? Quel accord y a-t-il entre le Christ et le Diable ? » (2 Corinthiens 6, 14-17)

 

 

 

assise 10.JPGAssise, le 27 octobre 1986 : Le Pape Jean-Paul II préside la réunion idolâtrique pour obtenir la paix avec l’aide des dieux païens, alors que c’est Dieu seul qui la donne uniquement à travers Son Fils Jésus-Christ. Il est donc impossible que ces religions, qui rejettent le Fils de Dieu, puissent être entendues ! Et pourtant, le représentant du Christ sur la terre n’en a pas tenu compte !

Les Bouddhistes, les Hindous, les Musulmans, les Jaïnas  Shintoïstes, les Parsis, les Religions Traditionnelles Africaines,  les Juifs et les Chrétiens ont offert à leurs « divinités » respectives leurs prières pour la paix. Ainsi se tenaient les unes à côté des autres les différentes voies de salut comme ils disent ! Pourtant il est écrit : « Ne vous associez pas avec les incroyants, ne faites pas cause commune avec eux… Qu’y a-t-il de commun entre la lumière et les ténèbres ? Le Christ peut-il s’accorder avec le Diable ? … Ne touchez rien d’impur… » (Cf. 2 Co 6, 14-17).

 

 

             Le Vicaire du Christ
embrasse publiquement le Coran !

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C’est certain, en embrassant le Coran, Jean-Paul II lui reconnaît une inspiration divine, il n’y a pas d’autre explication !  Bien entendu, cette photo a été largement diffusée dans le monde musulman ! C’est comme si le Saint-Père disait aux musulmans : «Je reconnais que votre livre  est sacré et vient donc de Dieu »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jean-Paul II se laisse imposer sur le front
le signe de reconnaissance des adorateurs de Shiva ! 
   

                                    

assise 30.JPGLors de son voyage en Inde en 1986, le Pape reçoit d’une prêtresse la marque de Shiva, divinité hindoue de la destruction : Le «Troisième Œil » est figuré par un pigment, préparation d’excrément de vache réduite en cendres. Le Pape ne voit apparemment rien de mal à accepter une marque en liaison avec le sombre dieu hindou de la destruction ! Devrait-on nous aussi, Chrétiens, suivre son exemple, puisque l’exemple vient d’en haut, et nous laisser imposer la marque de Shiva sur le front en signe de reconnaissance des adorateurs de Shiva ?!

  

Malgré tous les avertissements de Dieu, les Hautes Sphères de l’Église ont osé Le défier en s’associant pour une « cause commune… avec les ténèbres… avec les incroyants… avec les idoles », et pour couronner le tout, « avec le Diable » lui-même !!!  Ben-Ezra a parfaitement vu toutes ces choses deux siècles auparavant, c'est comme s'il s'adressait directement à notre génération ! (Lire aussi :  L’infâme et diabolique dialogue interreligieux ). Fin de la parenthèse.


Maintenant, ami lecteur, cette apostasie formelle de la chrétienté, dans son immense généralité, vous apparaît-elle comme un fantôme, de l'espèce de votre Antichrist, l'Antichrist de la tradition, ce personnage aussi douteux que problématique ? Pensez-vous que de telles affirmations de ma part sont le produit de ma propre imagination  et qu'elles ne sont émises que pour donner crédit à mes idées ? La chose est pourtant tellement claire dans l'Écriture qui revient fréquemment sur le même sujet.

Pour la nier, il faut tout le parti-pris des commentateurs dont le suprême effort est de glorifier par tous les moyens l'Église sortie des nations et d'affirmer son intangibilité éternelle. Nous reviendrons sur ce point. Pour l'instant, qu'il suffise de rappeler la parole du Christ : « Quand le Fils de l'homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » (S. Luc XVIII, 8.)

Ah ! Si les chrétiens, même les faux chrétiens, pouvaient comprendre l'importance de ces questions, avec quelle attention, quel soin, ils les étudieraient, et de quelle inestimable valeur serait pour eux tout ce que nous venons d'apprendre sur l'Antichrist et le mystère d'iniquité !

Réveillés et mis sur leurs gardes, ils seraient amenés à étudier les signes des temps, les confrontant avec les prophéties, et, mesurant la gravité du péril qui les menace, ils pourraient trouver le chemin du salut. Comme il se perdrait moins d'âmes ! Alertés sur les agissements des faux prophètes, ces loups rapaces couverts de peaux de brebis, ils les démasqueraient. Et, par-dessus tout, ils se serreraient plus près de Jésus, ils s'uniraient plus étroitement à Lui, dans la certitude qu'il n'y a de salut en aucun autre ; ils s'appliqueraient enfin plus sérieusement à resserrer les fils de ce lien si nécessaire et si précieux qui les attache au Christ, et sans lequel il est impossible de plaire à Dieu.     

Mais cette notion de l'Antichrist ne se trouve pas dans nos commentaires, elle n'est pas non plus celle des docteurs. Il n'y a donc malheureusement pas grand espoir qu'elle soit prise en grande considération...

 

 

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La femme assise sur la «Bête»

 

 

 

 

Nous n'avons pas encore fini avec cet Antichrist, car la complexité de ce terrible mystère est grande, et nous devons examiner toutes les parties qui le composent, sans en omettre une seule. 

La partie qui va nous occuper demande à être traitée avec la plus grande circonspection, non seulement parce qu'elle est délicate en soi, mais parce qu'elle s'accompagne de difficultés extérieures qui en rendent l'abord extrêmement embarrassant, pour ne pas dire impossible. Que je voudrais pouvoir me dispenser d'en parler !

Mais, fidélité à la vérité avant tout ! Car, celui qui, connaissant la vérité, la trahit par peur des hommes, quelle excuse pourrait-il présenter à Celui qui est la Vérité suprême ? - « Que si la sentinelle, voyant venir l'épée, ne sonne pas de la trompette, et qu'ainsi le peuple ne soit pas averti, et que l'épée survienne et tue l'un d'entre eux, cet homme périra pour son iniquité ; mais je demanderai compte de son sang à la sentinelle. (Ézéchiel XXXIII, 6.)

Il faut donc que je parle. 
Et si ce que je vais dire offense quelqu'un ou lui paraît imprudent, qu'il l'arrache, qu'il l'efface. Je m'inclinerai devant la sentence, mais sous la réserve que ce ne sera pas moi qui aurai à rendre compte à Dieu, ce sera lui. La circonstance dont je vais parler est, semble-t-il, ce qui manque encore pour amener à la plénitude, à la perfection, le mystère d'iniquité. 

Voici :       

La « Bête » aux sept têtes et aux dix cornes porte comme cavalier une femme, et la mène partout où il lui plaît d'aller. Cette célèbre femme, une reine, évidemment, et une grande reine, dont il est dit qu'au temps de saint Jean elle avait « la royauté sur les rois de la terre » (Apoc. XVII, 18), cette femme est dépeinte sous les traits d'une infâme prostituée ; entre autres crimes, voici celui qui apparaît comme le plus grand de tous : elle s'est livrée à l'impudicité et à la luxure avec tous les rois de la terre. Lisez et méditez les chapitres XVII et XVIII de l'Apocalypse, que leur longueur m'empêche de reproduire tout au long.     

Je ne désire du reste pas que l'on s'appesantisse sur ce sujet. Je n'en donnerai qu'une idée résumée, juste suffisante pour remplir bien des jours de méditation. Deux points principaux sont d'abord à élucider. 

D'abord : Qui est cette Femme assise sur « la Bête » ? 
Ensuite  : Les temps auxquels fait allusion la prophétie sont-ils passés ou à venir ?     

En ce qui concerne le premier point, les docteurs sont unanimes à convenir, avec quelque raison tout au moins, que cette Femme c'est la ville de Rome elle-même, l'ancienne capitale du plus grand empire du monde, et centre d'autorité de la plus importante confession chrétienne. Ceci est indiscutable ; inutile d'insister.

 

Sur le second point, deux opinions divisent les docteurs catholiques, seulement deux : les uns soutiennent que la prophétie s'est depuis longtemps accomplie, aux temps de la Rome païenne. Les autres croient que la prophétie n'est pas encore accomplie et qu'elle ne le sera qu'aux temps de l'Antichrist, dans une autre Rome, disent-ils, encore à venir, très semblable à l'ancienne cité païenne, mais très différente de l'actuelle.

Considérant attentivement les deux opinions, et l'embarras avec lequel les docteurs les soutiennent, il n'est pas difficile de deviner le but honnête qu'ils se sont proposés, en même temps que la raison véritable de leur embarras.

Nous touchons là, sans aucun doute, au point le plus délicat, le plus sensible, qui se puisse imaginer : D'une part, la prophétie est véritablement terrible et stupéfiante dans tous ses détails, tant par les crimes de la « Femme » qui sont clairement désignés, que par le châtiment qu'annonce l'Écriture. D'autre part, le respect, la vénération, dont cette Femme a toujours été l'objet, rendent incroyable à ses enfants qu'il puisse être question d'elle, que de tels crimes lui soient imputés, qu'un tel châtiment l'attende.        

 

« Et l’ange me dit: Pourquoi t’étonnes-tu ? Je te dirai le mystère de la femme et de la bête qui la porte, qui a les sept têtes et les dix cornes. » (Apocalypse 17, 7) 

 

 

Ce qui paraît prudence, ou que l'on appelle de ce nom, mériterait bien plus souvent de s'appeler imprudence, que dis-je, véritable trahison. C'est pourquoi le devoir de ses véritables enfants était et est d'attrister la Souveraine, la commune Mère, en lui disant la vérité et ils devraient même se réjouir de la voir affligée  (2 Corinthiens VII).

 

Cette tristesse, qui est selon Dieu, ne peut entraîner que de grandes et vraies bénédictions. N'importe quel maître, n'importe quel serviteur, n'importe quel fils, rendra toujours véritablement service à son maître, à son souverain, à son père, ou à sa mère, en les contristant de cette façon ; et les maîtres souverains, et les pères, et les mères, béniront cette tristesse, la préféreront infiniment à toutes les vaines assurances n'ayant pour base que de fallacieuses suppositions, d'invraisemblables théories.

Avertis du danger, ils éviteront d'y périr. Tandis que, si, pour ne pas leur faire de peine, on les laisse dans l'illusion que le danger n'existe pas, la ruine est inévitable, et le réveil d'autant plus atroce.  

Pour le moment [Ben Ezra écrit au 18è siècle], du moins, notre très prudente et vénérée Mère (l'EGLISE) est loin de marquer du mécontentement pour celui qui, avec le plus grand respect et la plus grande affection, lui dit la vérité. Ce serait s'irriter contre Dieu même. Nous n'avons aucune raison de craindre que la Chaire de vérité soit capable de prononcer ces paroles insensées qu'adressa un jour Jérusalem à ses prophètes : « Ne nous prophétisez pas la vérité, dites-nous des choses agréables ; prophétisez des illusions ! » (Isaïe XXX, 10). Bien moins encore est-elle capable de proférer la sentence inique que rendirent les prêtres contre Jérémie : « Cet homme mérite la mort, car il a prophétisé contre cette ville. » (Jérémie XXVI, 11). Nous n'ignorons pas que, par haine de l'Église romaine, beaucoup ont impudemment abusé de ce passage de l'Écriture... Mais que peut avoir à faire tout ceci, avec la question qui nous occupe ? En prendrons-nous prétexte pour aller dans l'extrême opposé et tout nier ?      

Pouvons-nous choisir un chemin de juste milieu, qui nous éloignera, dans les deux cas, de la vérité? 

 

 

Rome, non païenne, mais chrétienne, non tête d'un empire imaginaire, mais tête du christianisme, peut fort bien devenir, devant Dieu, coupable du crime de fornication avec tous les rois de la terre ; et la même Rome, ainsi identifiée, peut encourir le jugement terrible décrit dans cette prophétie.

 

 

Pour l'accomplissement de tout ceci, il n'est nullement nécessaire qu'elle devienne le centre, la cour de l'Empire romain ressuscité ; il n'est pas davantage nécessaire que de nouveaux empereurs en chassent la religion chrétienne et y introduisent tout à nouveau l'idolâtrie. Toutes ces idées étranges, toutes ces suppositions invraisemblables, ne sont, en réalité, que vaines consolations qui ne peuvent avoir d'autre conséquence que de porter à Rome le coup le plus affreux, si elle se lie à ces mensonges.

 

 

Non, la vérité — vérité qui fera couler des larmes intarissables — la voici : la terrible prophétie s'accomplira intégralement. Et ce sera justement lorsque notre bonne Mère [l'Eglise] se confiera plus qu'il ne convient en ces paroles consolatrices, ne voulant pas voir que celles-ci ne sont inspirées que par un respect et un amour mal compris de ses sujets, que la catastrophe fondra sur elle. 

 

 

Ah ! s'il nous était possible, la prenant à part, de lui dire tout bas, de manière à toucher son cœur, ces paroles que Dieu disait à Israël, son ancienne Épouse : « O mon peuple, ceux qui te dirigent t'égarent, et ils ruinent le chemin où tu dois passer. » (Isaïe III, 12). Il est certain que lorsque le Messie parut à Jérusalem il n'y trouva aucune idole. Cet abominable péché, si commun dans l'ancienne Jérusalem, était, lors de sa venue, répudié, purifié.     

En outre, les formes extérieures du culte, le sacrifice perpétuel, les heures de prière, les jeûnes et les fêtes solennels, tout était scrupuleusement observé. Qu'il y eût aussi des justes dans la ville, les Évangiles l'attestent. En fait, Jérusalem s'appelait, et à raison, la ville sainte. Et même, cette désignation lui est donnée après la mort du Sauveur.      

Néanmoins, à cette époque, les conditions spirituelles de Jérusalem étaient telles, aux yeux de Dieu, que Jésus versa des larmes sur elle.        

Et non seulement il versa des larmes, mais il prononça contre elle cette imprécation terrible, que nous trouvons dans l'Évangile : « Viendront sur toi des jours où tes ennemis t'environneront de tranchées, t'investiront et te serreront de toutes parts ; ils te renverseront par terre, toi et tes enfants qui sont dans ton sein, et ils ne laisseront pas dans ton enceinte pierre sur pierre, parce que tu n'as pas connu le temps où tu as été visitée. » (S. Luc XIX, 43-45.)     

Cette prophétie, tombée des lèvres du Fils de Dieu, eut son accomplissement quelques années plus tard. Mais, pour cela, il n'a été nullement nécessaire que la ville sainte se fût auparavant abandonnée à l'idolâtrie.Jérusalem fut châtiée, non pour idolâtrie, mais pour son iniquité, non pour ses péchés d'autrefois, mais pour ceux que son Messie avait dénoncés, tout spécialement les péchés de ses prêtres, dont l'Évangile nous parle clairement.

 

Donc, la concordance avec la prophétie s'affirme de tous côtés et sans la moindre difficulté. Son indéfectible fidélité à la Parole de Dieu saute aux yeux de tous.




(Note : L'Eglise de Rome, n'est-elle pas de nos jours, coupable du crime de fornication avec toutes les religions du monde comme nous l'avons fait remarquer dans 
l’article précédent et dans L’APOSTASIE de la fin des temps? Ainsi, le terrible jugement et la RUINE qui sont arrivés pour Jérusalem arriveront de même à cette Rome devenue fornicatrice.) 

Une fois de plus nous constatons à quel point Ben-Ezra fut gratifié de la Sagesse Divine. En effet, 45 années après la mort de Ben-Ezra, Notre Dame apparait à La Salette  le 19 septembre 1846 et donne à Mélanie, la voyante, une révélation prophétique concernant justement cette Rome de le fin des temps :   

 

"Rome perdra la foi

et deviendra le siège de l'Antichrist...

Rome devenue païenne sera détruite"

 

 

 

Notre Dame n’a pas dit que l’Église perdra la foi, mais que la Rome de la fin des temps perdra la foi !   (Fin de la note)    

« Et l’ange me dit : Pourquoi t’étonnes-tu ? Je te dirai le mystère de la femme et de la bête qui la porte, qui a les sept têtes et les dix cornes. » (Apocalypse 17, 7) 

 

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L'Homme de péché

 

 

 

Nous aurions perdu tout notre temps et toute notre peine à rassembler et à lier en un seul faisceau les différentes parties dont cet Antichrist se compose, si nous ne donnions pas une explication simple, claire et rationnelle d'un certain texte des Écritures.    

Ce texte, assez difficile, semble, à première vue, un argument décisif pour prouver que l'Antichrist est une personne ; disons même qu'il constitue l'unique base de cette opinion.       

Voici le problème en peu de mots : 

L'apôtre Paul, au second chapitre de sa seconde Épître aux Thessaloniciens, fait, sans erreur possible, allusion à l'Antichrist, quoiqu'il ne le nomme pas expressément.

Il est non moins certain que l'apôtre en parle comme d'une personne, soit par ses expressions et sa manière de parler, soit parce qu'il en parle toujours au singulier, soit enfin parce qu'il dit de l'Antichrist certaines choses particulières, une, entre autres, qui semble ne pouvoir s'appliquer qu'à une personne. Voici du reste ce passage :   

« Que personne ne vous séduise d’aucune manière. Il faut que vienne d’abord l’apostasie et que se révèle l’Homme de l’impiété, le Fils de la perdition, celui qui se dresse et s’élève contre tout ce qu’on appelle dieu ou qu’on adore, au point de s’asseoir en personne dans le temple de Dieu et de proclamer qu’il est Dieu. Ne vous rappelez-vous pas que je vous parlais de cela quand j’étais encore près de vous ? Et maintenant, vous savez ce qui le retient, pour qu’il ne soit révélé qu’en son temps. Car le mystère de l’impiété est déjà à l’œuvre ; il suffit que soit écarté celui qui le retient à présent. Alors se révélera l’Impie, que le Seigneur Jésus détruira du souffle de sa bouche et anéantira par l’éclat de sa venue. Quant à la venue de l’Impie, marquée par l’activité de Satan, elle se manifestera par toutes sortes d’œuvres puissantes, de miracles, de prodiges trompeurs et par toutes les séductions de l’injustice pour ceux qui se perdent, faute d’avoir accueilli l’amour de la vérité qui les aurait sauvés. C’est pourquoi Dieu leur envoie une puissance d’égarement qui les fait croire au mensonge, afin que soient jugés tous ceux qui n’ont pas cru à la vérité mais ont pris plaisir à l’injustice. » (2 Thes. II, 3-12.)     

 

 

Qu'on relise cent fois, qu'on relise mille fois toute la divine Écriture, on ne trouvera que ce seul passage qui puisse vraiment servir à soutenir que l'Antichrist n'est autre qu'une personne. Tandis que l'on en trouvera des quantités d'autres qui établissent le contraire, démentant cette théorie.

 

 

Or, disons-nous, c'est sur ce texte que s'appuie, c'est de lui que prend toute sa force, l'opinion traditionnelle. La difficulté est sérieuse, assurément, et, pour y répondre, nous allons examiner l'un après l'autre les deux points principalement invoqués.

Et d'abord, dit-on, saint Paul parle de l'Antichrist au singulier, l'appelant l'homme de péché, le fils de perdition.Il ajoute que cet homme de péché s'assiéra dans le temple de Dieu, se présentant comme s'il était Dieu. Il s'agit donc bien, affirme-t-on, d'une seule personne, et non de plusieurs.

Nous répondons sur le premier point :     

Premier point : Le fait de parler au singulier est-il une preuve suffisamment convaincante ? Mais, parler au singulier, comme fait saint Paul ici, ne prouve ni pour, ni contre. Le singulier s'emploie couramment lorsque l'on parle d'une collectivité, d'un groupe de nombreuses personnes. Ne dit-on pas : l'Assemblée légifère, la nation se défend, etc ?... Dans l'Écriture, les exemples analogues abondent, et saint Paul nous en offre beaucoup.

Ainsi, au chapitre deuxième de l'Epître aux Romains « Qui que tu sois, ô homme, tu es inexcusable... Méprises-tu les richesses de la bonté de Dieu », etc... C'est là une manière courante de parler, commune à toutes sortes d'écrits, sacrés ou profanes, lorsqu'il s'agit de parler d'une multitude d'individus, qui sont, moralement, un.      

Au chapitre II de l'épître aux Romains, l'apôtre Paul s'adresse à tous les peuples chrétiens, alors existants, ou à venir ; et cependant, il parle au singulier.

Supposons un instant que l'Antichrist soit un corps moral, une collectivité donc, comme aussi nous le croyons, les expressions de l'apôtre, dans ce cas, ne seraient-elles pas vraies et appropriées ? Les noms de « homme de péché », de « Fils de perdition » ne conviendraient-ils point parfaitement à ce corps moral, à cette collectivité?      

Il semble que oui, et même bien mieux que s'il disait, au pluriel : « Hommes de péché », « Enfants de perdition».   

                                        



Les pierres qui forment un palais, une cathédrale, si nombreuses soient-elles, et dont on ne peut parler qu'au pluriel, une fois qu'elles sont assemblées, bien mises à la place qui leur est destinée, on n'en peut plus parler qu'au singulier, et tout cet assemblage, cet agrégat, s'appelle proprement: un palais, une cathédrale. De même, bien que tous les individus qui doivent composer l'Antichrist, considérés chacun séparément, soient innombrables, quand on les considère, par contre, étroitement unis dans cette espèce de ligue, composant cette machine de guerre antichrétienne, sous cet aspect, dis-je, tous ces individus deviennent un tout, un même corps, un Antichrist. En sorte que l'on parlera d'eux comme on parle d'une seule et unique personne, en donnant à tout cet assemblage le nom que lui donne l'apôtre : Homme de péché, Fils de perdition.

 

 

Il ne se trouve là aucune impropriété d'expression, aucune équivoque, bien au contraire, et l'on ne saurait concevoir de quelle manière plus naturelle, plus expressive, on pourrait parler d'un groupement d'individus, étroitement associés, animés d'un même esprit, visant un même but.

Au surplus, et si l'on note soigneusement les circonstances et l'époque où saint Paul parle de l'Antichrist, on voit, j'ose dire, de ses yeux, on touche de ses mains, la raison pour laquelle il ne s'est pas expliqué plus clairement et plus complètement, usant de mots et d'expressions pouvant s'appliquer à une personne aussi bien qu'à une collectivité nombreuse.

Et si l'apôtre, enfin, ne parle qu'à demi-mot, ne perdons pas de vue non plus que les Thessaloniciens sont au courant déjà de ce dont il s'agit : « ...Ne vous souvenez-vous pas que je vous disais ces choses, lorsque j'étais chez vous ?... » (v. 5).

 

 

 

 

L’Homme de péché, le fils de perdition, qui doit se révéler 
avant la venue du Seigneur, n'est autre chose que l'apostasie, 
il représente la masse des chrétiens apostats !

 

 

 

Et maintenant, si l'homme de péché, le fils de perdition, qui doit se révéler, se manifester avant la venue du Seigneur, si cet homme de péché n'est autre chose que l'apostasie, ou une conséquence de l'apostasie, s'il représente la masse des chrétiens apostats, il paraît plus que vraisemblable que l'apôtre des Gentils n'en voulait parler dans une lettre qu'avec la plus grande discrétion et prudence, cela d'autant plus que les Thessaloniciens ayant déjà été, comme nous avons vu, renseignés sur la question par l'apôtre, de plus amples précisions et détails étaient superflus.

Tel est donc le passage qui, par la suite, a été tordu et retordu, jusqu'à devenir le monstre fantastique que l'on trouve dans les commentaires des docteurs.

Nous confessons, sans nous faire prier, que tout ce qui vient d'être dit ne résout pas encore la grosse difficulté, étant entendu qu'une bonne part des expressions de saint Paul s'appliquent aussi bien à un individu qu'à un corps moral, une collectivité, et qu'il reste à expliquer un passage encore, lequel, selon l'opinion de beaucoup, désigne uniquement un individu.

C'est ce second point que nous allons examiner avec une attention spéciale.

Second point
 : Saint Paul dit encore ceci de l'Homme de péché, du Fils de la perdition : « Il s'élèvera contre tout ce qui est appelé Dieu, jusqu'à s'asseoir dans le sanctuaire de Dieu, et à se présenter comme s'il était Dieu. »     

L'expression, comme le fait de s'asseoir dans le temple de Dieu, de se présenter comme s'il était Dieu, ne peut, dit-on, s'entendre que d'un individu. Donc, selon saint Paul, l'Antichrist est un individu. C'est sur ce second texte que s'appuie le plus fortement l'opinion générale.

Qu'il me soit maintenant permis de poser une question, ou plutôt une série de questions : Cette partie du texte de saint Paul est-elle si parfaitement claire et se comprend-elle dans tous ses détails? N'offre-t-elle point, par quelque côté, matière à discussion, heurtant la vraisemblance, heurtant le sens commun, en opposition avec de nombreux passages de l'Écriture ? Peut-elle vraiment servir de pierre angulaire, de dogme fondamental, à une opinion théologique d'importance ? Ces paroles sont-elles d'une telle clarté, d'une telle précision, qu'elles puissent, sans hésitation, être prises dans le sens mot à mot et littéral, et ne s'appliquer qu'à un individu?       

Admettons qu'il en est ainsi. Admettons que ce texte de saint Paul est parfaitement clair et compréhensible.

Mais alors je demande : De quel temple l'apôtre peut-il bien parler ?

En second lieu, ce temple est-il un temple spirituel, métaphorique ou bien un édifice réel, fait de main d'homme ?      

Dans le premier cas, le texte ne prouve rien « pour », il prouve « contre », car le même sens métaphorique qui est donné au mot sanctuaire, ou temple, doit être donné à « homme de péché » qui « s'assied » dans le temple, et aussi à « l'action de s'asseoir ». Ou bien tout est matériel, ou bien tout est spirituel.

Et s'il est question d'un temple matériel, on revient à la première question : Quel temple sera-ce ? 

On répond : ce sera le temple de Jérusalem même, puisqu'il n'y avait, au temps où écrivait saint Paul, pas d'autre édifice consacré à Dieu. Mais on comprend bien, avant d'aller plus loin, que, parlant de ce temple, l'apôtre ne songe pas à l'édifice qui existait alors, car, dans ce cas, il eût été bien mauvais prophète. Il eût ignoré que cet édifice allait être détruit quelques années plus tard.
 Cela n'est pas donc possible. Car l'apôtre le savait autant par la prophétie de Daniel que par les prédictions de Jésus. Si donc l'apôtre parle du temple de Jérusalem, il s'agit d'un temple encore à construire.

Quel temple, alors ?       

C'est, dit-on gravement, celui que bâtira l'Antichrist lui-même, quand il amènera sa cour à Jérusalem.
 Je veux bien ! Mais cette nouvelle est-elle bien certaine ? On l'a sans doute tirée de quelques archives publiques ? Et son authenticité est-elle absolue ?      

Nous savons qu'il n'y a pas d'autres archives dont on puisse tirer des notions de l'avenir que la révélation contenue dans la Bible sacrée.
 Où se trouve, dans la Révélation, cette circonstance ?   

Où l'Écriture dit-elle qu'un temple sera construit par, ou pour, l'Antichrist ?

Il ne reste plus, alors, que ce passage de saint Paul, compris et arrangé dans ce but. Cela peut paraître incroyable, mais c'est la vérité : on n'en signale aucun autre. Et l'on n'en signale aucun autre parce qu'il n'en existe pas d'autre dans tout le Livre sacré. 

Beaucoup de docteurs, cependant, prétendent le contraire. Voici encore un de leurs arguments qui vaut autant que mille :  

Parlant, au chapitre IX de son livre, de la mort du Messie et de tous ses résultats, le prophète Daniel dit que la désolation de Jérusalem et de son temple doit durer « jusqu'à la fin ». A quel moment ce Juif Antichrist édifiera-t-il le temple que doivent saccager les Romains ? 

Si c'est avant la consommation des temps, ce Juif faussera la prophétie, et ce sera l'une de ses plus étonnantes prouesses. Si c'est après, la prouesse sera plus étonnante encore puisqu'il remontera de l'abîme pour bâtir le temple et la ville...

Ne voyez-vous pas, lecteur, de vos yeux, l'inconséquence d'une telle supposition ?      

Ce n'est pas tout. Admettant pour un moment que le perfide Juif doive édifier, une autre fois, le temple de Jérusalem, on demande : ce temple, édifié par l'Antichrist, sera-t-il réellement un temple de Dieu ? Comment pouvons-nous donner ce nom auguste à un édifice construit par l'Homme de péché, par le Fils de perdition, non pas pour Dieu, mais pour lui-même ?!

 

 

Si cet édifice ne mérite pas ce nom, c'est que ce temple, mis sur le compte de l'apôtre, est un temple imaginaire. Mais alors, de quel temple de Dieu parle saint Paul ? Ceux qui prétendent que ce texte est très clair devraient bien se charger de tous ces embarras. De même que, dans ce passage, il est impossible de comprendre le sens du mot « apostasie », si l'on ne consulte pas toutes les Epîtres de saint Paul, de même, pour comprendre le sens des mots « temple de Dieu », il faut consulter les écrits du même apôtre.

 

 

 

 

Quand arriverons-nous à comprendre que l'Écriture ne s'explique que par l'Écriture ?!      

Voyons donc ce que l'apôtre dit du « temple de Dieu » dans ses Epîtres ; cherchons à propos de quoi il en parle, et combien de fois il en parle. Cet examen, une fois fait, je soumets mon raisonnement à l'examen de n'importe quel juge, pourvu qu'il soit sans parti pris. 

Dans les quatorze Epîtres de saint Paul, les mots « temple de Dieu » se trouvent sept fois seulement. Six fois, le sens est toujours le même : c'est le sens figuré et spirituel, jamais le sens matériel d'édifice sacré. Mais la septième fois (2 Thessaloniciens II, 4), le sens n'est pas aussi clair; on ne voit pas avec autant de certitude s'il parle de temple spirituel ou d'édifice matériel.
 Toutefois, dans ce doute, on remarque que si le sens matériel est difficilement admissible, le sens spirituel ne présente aucune difficulté.

Dans ce dilemme, nous demandons : est-il possible de ne pas interpréter ce dernier et obscur passage dans le même sens où sont compris les six autres ? Si cela ne paraît pas possible, le problème est résolu, la cause est entendue.

On devra lire dans leur contexte les six premiers passages où il est parlé du « temple de Dieu si l'on veut en bien saisir la signification. On les trouve : « 1 Corinthiens III, 16, 17 ; VI, 19 ; 2 Corinthiens VI, 16. » Et en voici la teneur :     

« Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l'Esprit de Dieu habite en vous ? Si quelqu'un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira ; car le temple de Dieu est saint, et c'est ce que vous êtes vous-mêmes. »

« Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit, qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu ? « Quel rapport y a-t-il entre le temple de Dieu et les idoles ?
 « Car, nous sommes, nous, le temple de Dieu »

Que vous semble-t-il du sens de ces passages ? Pouvez-vous douter ?   

Reste le passage en discussion : 2 Thess. II, 4. Et pour ce passage, nous croyons pouvoir affirmer qu'aucune raison n'existe permettant d'y voir un temple fait de main d'homme. Au contraire. Tout le chapitre, connu pour être rempli de difficultés et abonder en expressions métaphoriques, nous emporte bien loin d'un sens matériel pour nous amener au sens figuratif, au sens spirituel, des mots : Homme de péché, temple de Dieu.

Et maintenant, nous avons la clé du mystère : Par « temple de Dieu » l'apôtre Paul entend l'Église de Jésus-Christ, le corps des croyants tout entier, qui est une maison spirituelle (1° Epître de S. Pierre, chap. II, v. 5, et 1° Epître de S. Paul à Timothée, chap. III, v. 15).

 

 

 

Le voilà, le temple de Dieu, où l'homme de péché doit s'asseoir, 
y usurper la place de Dieu et de sa Parole, 
s'y substituer à Dieu et y agir librement, comme s'il était Dieu.

 

 

 

Que veut dire ceci ? Tout ceci est parfaitement clair et en complète harmonie avec ce que nous avons exposé précédemment : l'Homme de péché, dont parle saint Paul, n'est autre chose, dans son principe, dans son essence, que la masse des apostats (qu'on les appelle déistes, rationalistes, matérialistes, ou autrement, peu importe), qui, ayant brisé le lien de la foi en Jésus, en tant que Christ, cherchent et chercheront, par tous les moyens possibles, à accroître et à fortifier ce bloc hostile au christianisme, pour, finalement, se liguer contre Dieu même. C'est pour cela qu'est donné à cet Homme de péché le nom d'Antichrist, ou Contre Christ.

 

Ainsi donc, cet Homme de péché, ce corps moral - ou immoral - [ce corps mystique Antichrist] d'iniquité, arrivé à sa stature parfaite, libre de toute contrainte, armé de ses cornes redoutables, de cette puissance qu'il aura acquise, s'assiéra tranquillement dans l'Église du Christ, qui est - que Jésus, du moins, avait destinée à être - le temple du Dieu vivant.     

Il exercera le contrôle sur cette Église, il y commandera, il y parlera à l'égal de Dieu.        

Et l'on verra alors ce monstre d'iniquité ouvrir la bouche pour proférer des blasphèmes contre Dieu, on le verra faire la guerre aux saints, et les vaincre, on le verra enfin devenir maître et seigneur de la maison de Dieu, et, par ses paroles comme par ses actes, y régner, comme s'il était Dieu.

« Comme s'il était Dieu », c'est cette expression, ou plutôt son interprétation littérale, qui a donné naissance, à travers les siècles, à tant d'idées fantastiques et incroyables, versées par l'imagination dans tant d'écrits. C'est à cette interprétation grossière que l'on doit la notion absurde d'un monarque universel, exigeant qu'on lui rende un culte, construisant un temple à Jérusalem, et qui, trônant dans ce temple, verra patiemment défiler à ses pieds l'humanité tout entière...

Ne sont-ce pas là des idées infiniment éloignées de l'Homme de péché et du temple de Dieu dont parle saint Paul ? 

Ces expressions sont visiblement symboliques ou figurées, et, par conséquent, parfois très obscures, d'autres fois à double entente, et il est facile de penser qu'elles furent écrites ainsi, volontairement, afin de n'être comprises qu'au temps fixé.        

Mais il était extrêmement important que toutes ces choses fussent écrites, même sous le couvert de voiles, afin, lorsque ce serait nécessaire, lorsque le temps et les événements commenceraient à ouvrir le jugement des hommes, d'éclairer ce pauvre monde, comme « une lampe qui brille dans un lieu obscur ». 

Tel est le véritable objet de beaucoup de prophéties ; telle est la raison certaine pour laquelle tant d'événements futurs sont annoncés et prédits comme cachés, comme enfouis, sous d'obscures métaphores. C'est afin qu'ils ne soient pas compris avant l'heure. La sagesse de Dieu, sa Providence et sa Charité, se révèlent dans ce mode de procéder.       

Par contre, les choses qui ne relèvent pas de la prophétie, mais appartiennent à l'essence de la piété, c'est-à-dire, le dogme, la morale, sont écrites avec la plus grande simplicité, la plus grande clarté. En sorte que tout ce que les docteurs ont imaginé sur les prophéties, aux temps passés, peut être, ou peut ne pas être, admis. La voie à suivre, c'est le bon sens, c'est l'évidence, qui l’indique. Notre liberté de contrôle et d'opinion reste donc, sur ces points, entière.       

 

 

Et lorsque le Saint-Esprit, se servant des signes des temps, nous conduit à des conclusions toutes différentes des opinions traditionnelles, notre devoir est de dégager notre liberté d'examen et d'opinion.

 

 

Ne pouvons-nous pas, au moins, en appeler des docteurs morts aux docteurs vivants ? Ne pouvons-nous pas signaler à ceux-ci nos doutes, leur demander un nouvel examen plus attentif, plus mûri, plus en accord avec l'heure que marquent les événements au cadran de Dieu, comme à celui de l'histoire ?   

C'est le seul fruit que je voudrais retirer de tout mon labeur. Il me payera amplement.
 Je ne veux pas être cru sur parole. Ce que je désire intensément, c'est que mes études soient examinées avec toute la rigueur que comportent les lois de la critique, comme aussi celles de la logique, du bon sens, de la raison, enfin, illuminée par le flambeau de la foi. De toute manière, on ne peut nier que le sujet traité soit de la plus haute importance, du plus grand intérêt. 

La condition présente du monde, l'état de l'Église de Jésus-Christ, qui est celui de Laodicée, ni froide, ni bouillante, sont autant d'avertissements, autant d'urgents appels aux ministres de l'Église à secouer leur indifférence, à ouvrir les yeux, à prendre conscience de la gravité des temps.  

 

 

    Fin de l'étude de Ben-Ezra

 


Conclusion et note finale :


L'Antichrist est à l'œuvre depuis le commencement, dans le monde comme dans l'Église, perpétrant le «mystère d'iniquité » (S. Luc XVIII, 8 ; 2 Thess. Il, 7).

L'Evangile a été prêché par toute la terre, en témoignage à toutes les nations, — après quoi, dit Jésus, viendra la fin (S. Matthieu XXIV, 14).

Rien ne s'oppose donc plus à 
l’enlèvement du Corps Mystique du Christ, l’Église Son Epouse (1 Thes. IV, 13-17). Ainsi, à tout moment, le Seigneur Jésus peut descendre du ciel pour enlever son Épouse, et, selon sa promesse (S. Jean XIV, 3), la prendre avec Lui dans le ciel. 

Enfant de Dieu, veille et prie, car ton Seigneur vient bientôt. Maranatha !  « Amen Viens, Seigneur Jésus! »       

Il ne reste donc, selon les Ecritures, qu’une seule chose pour que l’Antichrist, cette collectivité inique, agisse pleinement… "que soit écarté celui qui le retient encore. Alors se révélera l’Impie, que le Seigneur Jésus détruira du souffle de sa bouche et anéantira par l’éclat de Sa Venue." ( 2 Thes, 2, 7-8)

 

Que dirait aujourd’hui Ben-Ezra de l’état du monde et de l’apostasie de centaines de millions de chrétiens et de très nombreux Ministres de l’Eglise ?! En effet, de nombreux Ministres du Christ, certains papes et certains évêques de ces 50 dernières années, depuis le Concile Vatican II, ont totalement tourné le dos au Seigneur et se sont tournés vers les dieux de ce monde entraînant avec eux  « tous ceux qui auront refusé de croire la vérité et pris parti pour le mal » (2 Thes 2, 12)

 

La Rome depuis Vatican II, fondée sur l'utopie humaniste, s’est effectivement assise sur la « bête » qui monte de la mer et a fait de l’homme le centre de toutes ses préoccupations. Car désormais, l’homme, et non plus le Christ, est devenu le chemin de la Rome actuelle : « Cet homme étant donc la route de l'Eglise, route de sa vie et de son expérience quotidiennes, de sa mission et de son labeur, l'Eglise de notre temps [et non plus l’Eglise de toujours] doit être, de façon toujours universelle, consciente de la situation de l'homme….» (Extrait de l’encyclique Redemptor hominis  de Jean-Paul II. N°14. Toutes les routes de l'Eglise conduisent à l'homme).

 

Dans cette première encyclique du pape Jean-Paul II, plus de 200 fois le mot HOMME est cité et seulement 20 fois le mot Dieu! Ainsi, l'homme est désormais devenu le chemin de cette Eglise de notre temps, le Christ ne serait donc plus le seul et unique chemin !!!

 

Comme nous venons de l'écrire, il ne reste donc qu’une seule chose pour que l’Antichrist agisse pleinement… «que soit écarté celui qui le retient encore». Alors se révélera l’Impie dans toute sa puissance satanique, ce sera l'heure des ténèbres pour ceux qui ont opté pour le mal car : «l’apparition de cet impie se fera, par la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers, et avec toutes les séductions de l’iniquité pour ceux qui périssent parce qu’ils n’ont pas reçu l’amour de la vérité pour être sauvés. Aussi Dieu leur envoie une puissance d’égarement, pour qu’ils croient au mensonge, afin que tous ceux qui n’ont pas cru à la vérité, mais qui ont pris plaisir à l’injustice, soient condamnés.»  (2 Thes 2, 9-12)  

L’Antichrist n’est donc pas à attendre, car il est déjà présent au milieu de nous comme il l'était déjà du temps de saint Jean (1 Jn 2, 18,22 ; 4, 3 ; 2 Jn 1, 7), mais aujourd'hui il est arrivé à son plein développement, comme Ben-Ezra l’a effectivement et magistralement démontré.


Notre Seigneur Jésus-Christ 
a été mis à la porte de Son Eglise !

 

 

Il n’y a pas de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir : Notre Seigneur Jésus-Christ a été mis à la porte de Son Eglise, c’est un FAIT. Aujourd'hui, ses Ministres, en commençant par le pape lui-même, ne veulent plus entendre Sa Voix ! C’est Jésus qui, en 1929 et 1931, nous l’a fait savoir par sa messagère Sœur Lucie, la voyante de Fatima : «Ils (le pape et les évêques) n’ont pas voulu écouter MA demande. Comme le roi de France (Louis XIV), ils s’en repentiront… Fais savoir à mes Ministres, étant donné qu’ils suivent l’exemple du roi de France en retardant l’exécution de ma demande, qu’ils le suivront dans le malheur

 

Et nous connaissons les malheurs dans lesquels est tombée la monarchie française.... révolution de 1789 et la décapitation, au sens propre comme au sens figuré, de la royauté française.


Mais pour l'Eglise de Rome et la papauté, de quel malheur peut-il s’agir concrètement sinon de celui que Notre Dame de La Salette a annoncé pour la fin des temps, c’est-à-dire un terrible aveuglement des Autorités Romaines qui ont opté pour l’homme qui se fait Dieu au détriment du Dieu qui S’est fait Homme et, de cette apostasie, s’en suivra le châtiment proportionné :

 

 

« Rome perdra la foi et deviendra le siège de l’Antéchrist.
Rome devenue païenne sera détruite »

 

...Et deviendra le siège de l'Antéchrist..., 
c'est-à-dire le CENTRE de cette collectivité Antichrist.
   

 

La papauté à Rome n’est pas éternelle !
Elle doit s’attendre à une fin terrible 
comme ce fut le cas pour la monarchie française 
et pour les Autorités religieuses de Jérusalem en l’an 70

 

Ben-Ezra dit bien à la fin de son étude : « La condition présente du monde, l'état de l'Église de Jésus-Christ, qui est celui de Laodicée, ni froide, ni bouillante, sont autant d'avertissements, autant d'urgents appels aux ministres de l'Église à secouer leur indifférence, à ouvrir les yeux, à prendre conscience de la gravité des temps. »

Dans ce passage de l’Apocalypse le Seigneur parle à l’Eglise de Laodicée, et celle-ci est la dernière de la liste des 7 Eglises à qui saint Jean doit écrire. L’Eglise de Laodicée représente le dernier âge de l’Eglise, celle de la fin des temps. Lisons ce qui est dit d’elle et relevons ensuite les éléments significatifs :    

« Ecris à l’ange de l’Eglise de Laodicée : Voici ce que dit l’Amen, le témoin fidèle et véritable, le commencement de la création de Dieu : Je connais tes œuvres. Je sais que tu n’es ni froid ni bouillant. Puisses-tu être froid ou bouillant! Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n’es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche. Parce que tu dis: Je suis riche, je me suis enrichi, et je n’ai besoin de rien, et parce que tu ne sais pas que tu es malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu, je te conseille d’acheter de moi de l’or éprouvé par le feu, afin que tu deviennes riche, et des vêtements blancs, afin que tu sois vêtu et que la honte de ta nudité ne paraisse pas, et un collyre pour oindre tes yeux, afin que tu voies. Moi, je reprends et je châtie tous ceux que j’aime. Aie donc du zèle, et repens-toi. Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi. Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi j’ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône. Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Eglises ! » (Apocalypse 3, 14-22)

« Voici JE me tiens à la porte et JE frappe. » Comme nous le lisons,  Jésus-Christ se tient à la porte de l'Eglise de la fin des temps et IL frappe ! « Si quelqu’un entend ma voix… » Ce n'est donc pas certain qu’IL soit entendu ! Et nous avons même la preuve depuis le Concile Vatican II, donc depuis près de 50 ans, que le Seigneur n’est plus du tout entendu !

 

 

 

 

 

Notre Seigneur nous prévient :

 

« De même, vous aussi, quand vous verrez cela arriver, sachez que LE FILS DE L’HOMME est proche, qu’il est à vos portes. En vérité, je vous le déclare, cette génération ne passera pas que tout cela n’arrive. Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas.» (Marc 13, 29-31)

 

« Vous voilà donc prévenus : 
JE vous ai TOUT annoncé d’avance pour que vous soyez sur vos gardes.» 
(Mc 13, 23)


« C’est pourquoi, vous aussi, tenez-vous prêts, 
car LE FILS DE L'HOMME viendra à l’heure où vous n’y penserez pas. » 
(Mt 24, 44)

 

 

 



Enfant de Dieu,
veille et prie, car ton Seigneur vient bientôt !

 

 

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16/01/2022
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